L'ex-candidat Hollande retrouve Abbas

François Hollande et Mahmoud Abbas s'étaient rencontrés en avril 2011.
François Hollande et Mahmoud Abbas s'étaient rencontrés en avril 2011. © Maxppp
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Assiya Hamza , modifié à
Lors de sa campagne, le candidat PS s'est dit favorable à la création d'un Etat palestinien.

La création d'un Etat palestinien faisait partie de ses 60 engagements de campagne. François Hollande doit rencontrer pour la première fois depuis son arrivée à l'Elysée le président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, vendredi après-midi. L'occasion pour les deux hommes de faire le point sur une question rendue encore plus épineuse par le contexte international.

Mahmoud Abbas n'arrive pas en terrain inconnu. En décembre 2011, le candidat socialiste s'était entretenu avec le représentant palestinien en affirmant clairement ses positions sur la paix au Proche-Orient. "Je suis en faveur d’un processus conduisant à la paix au Proche-Orient, à un Etat palestinien viable et à la sécurité d’Israël. Je soutiendrai tous les efforts en faveur de la reconnaissance internationale de l’Etat palestinien, qui est une aspiration légitime des Palestiniens, de la manière qui conviendra le mieux aux Palestiniens et à la cause de la paix en général", avait alors affirmé le candidat socialiste au Nouvel Observateur.

Une conférence internationale ?

Le Parti socialiste a d’ailleurs clairement affirmé sa volonté de convoquer une conférence internationale dans la décla­ration de son Bureau national du 15 juin 2011. But de cette rencontre ? "Fixer les paramètres de l’accord de paix israélo-palestinien et les engagements de la communauté internationale en matière de sécurité, d’aide économique et de coopération avec la région", peut-on lire sur le blog Israël Palestine du journal Le Monde.

"La colonisation des territoires palestiniens doit cesser et la décolonisation doit être engagée. Sur la base des frontières de 1967, il appartiendra aux Israéliens et aux Palestiniens de procéder à des échanges égaux de territoires en vue d’établir les frontières définitives de l’Etat palestinien, de régler la question du statut de Jérusalem, qui a vocation à être la capitale des deux Etats, et la question des réfugiés", poursuit le texte du PS.

Dix millions d'euros d'aide française

Cet engagement marquait d'ailleurs le seul point de convergence des prétendants à la magistrature suprême.  La politique arabe de la France ne semble donc pas ébranlée par le changement de majorité. Bien au contraire. Une convention d'aide budgétaire a ainsi été signée jeudi par le chef de la diplomatie française et le numéro un palestinien. Dix millions d'euros vont être prochainement transférés à l'Autorité palestinienne.

"Cette aide est le signe de la confiance que nous accordons à l'Autorité palestinienne dans son remarquable travail de réformes et de transparence depuis 2007", a déclaré Laurent Fabius à l'issue de cette cérémonie de signature. "Les résultats obtenus permettent aujourd'hui d'affirmer que l'Autorité palestinienne est prête à établir un État fonctionnel et viable, comme l'ont à juste titre souligné les organisations financières internationales et la communauté des bailleurs", a insisté le ministre des Affaires étrangères.

La solution des deux Etats

La France a également condamné mercredi l'annonce de la construction de plusieurs centaines de logements dans des colonies de Cisjordanie. "Nous appelons le Premier ministre Benyamin Netanyahou à s'abstenir de mettre en oeuvre ces annonces. Nous rappelons que la colonisation sous toutes ses formes est illégale au regard du droit international, sape sur le terrain les bases de la solution des deux Etats et constitue un obstacle à la paix", a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères.

Ces nouvelles implantations sont "éloignées des lignes de 1967, à l'heure où il importe avant tout d'éviter les provocations et de renouer le dialogue entre les parties", a conclu Bernard Valero.