L'attardé mental sauvé de l’exécution

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avec AFP , modifié à

L'exécution du condamné à mort souffrant de troubles mentaux a été suspendue lundi en Géorgie (sud-est des Etats-Unis), à deux heures de l'horaire fatal, en raison d'un changement de procédure d'injection létale, a décidé la Cour suprême de cet État. Il devait être le premier condamné exécuté dans cet Etat par l'injection d'un seul produit, le pentobarbital, au lieu de trois produits auparavant.

"On a besoin de plus de connaissance sur cette injection unique", a déclaré à Richard Dieter, directeur du Centre d'information sur la peine capitale (DPIC). "A peine une poignée d'exécutions ont eu lieu (dans le pays) avec ce produit", a-t-il dit. "La Géorgie a changé de méthode à la veille de cette exécution, ce n'est pas le premier Etat à le faire mais il l'a fait dans un délai très court, il avait (déjà) retardé l'exécution de cinq jours mais ce n'est pas suffisant pour faire des recherches".

Warren Hill a été condamné à mort en 1991 pour le meurtre d'un codétenu alors qu'il purgeait une peine de réclusion à perpétuité pour avoir tué sa petite amie. Doté d'un QI inférieur à la normale, le détenu a été diagnostiqué avec un retard mental par plusieurs experts et tribunaux. En 2002, la Cour suprême américaine a interdit l'exécution de condamnés attardés mentaux car leur handicap "ferait courir le risque d'une exécution arbitraire". Mais elle a laissé chaque Etat fixer les conditions requises pour déterminer ce type de handicap. L'affaire suscite un débat sur la sévérité des critères retenus par la Géorgie pour définir le retard mental. Il s'agit du seul Etat américain qui requiert que le retard mental soit prouvé "au-delà d'un doute raisonnable".