Kadhafi se dit prêt à négocier

© Reuters
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le colonel Kadhafi se dit prêt à un cessez-le-feu, mais refuse toujours de partir.

Encore une fois, il a répété qu'il ne renoncerait pas au pouvoir. Mais, chose plus rare, Mouammar Kadhafi a appelé, vendredi soir, Paris et Washington à négocier avec lui une sortie de crise.

L'Otan "doit abandonner tout espoir d'un départ de Mouammar Kadhafi. Je n'ai pas de fonction officielle pour y renoncer. Je ne quitterai pas mon pays et je m'y battrai jusqu'à la mort", a ainsi déclaré le dirigeant libyen dans une allocution dans la nuit de vendredi à samedi. Selon la télévision d'Etat, elle était retransmise en direct.

Kadhafi appelle à des négociations avec l'Otan

Mouammar Kadhafi s'exprimait lors d'une cérémonie marquant le centenaire d'une bataille contre les forces d'occupation italiennes en Libye. "Nous sommes prêts à négocier avec la France et les Etats-Unis mais sans condition", a encore dit le dirigeant libyen dans sa première apparition publique depuis le 9 avril. "Nous ne nous rendrons pas mais je vous appelle à négocier. Si vous voulez le pétrole, nous passerons des contrats avec vos compagnies, ce n'est pas la peine de mener une guerre".

La France et les Etats-Unis, avec la Grande-Bretagne, ont mené les premières opérations militaires en Libye lancées le 19 mars en vertu d'une résolution de l'ONU. Le commandement des opérations est passé à l'Otan fin mars.

Des bombardements pendant son allocution

Sur le terrain, à Misrata, de violents combats ont eu lieu vendredi autour de l'aéroport, situé à deux kilomètres au sud-ouest de la troisième ville de Libye (200 km à l'est de la capitale). Les combats ont fait, au moins, 18 morts et 83 blessés à 19 heures.

Des rebelles ont annoncé que les forces gouvernementales avaient lancé une contre-attaque, appuyée par quatre chars, sur la zone d'Al-Ghiran, près de l'aéroport. "Nous les avons arrêtés à l'extrême limite, pour le moment", a déclaré Ibrahim Ahmed Bouchagha, combattant rebelle.

Une amnistie proposée aux rebelles

Un porte-parole du gouvernement a fait savoir vendredi que le ministère de la Justice appelait "tous les groupes armés à Misrata à déposer les armes en échange d'une amnistie", précisant que l'offre tient jusqu'au 3 mai. Il a également confirmé la menace de frapper les navires entrant dans le port, comme l'avait annoncé un peu plus tôt la télévision libyenne.

Tout bateau "tentant d'entrer au port (...) sera frappé avec force", a indiqué la télévision, affirmant que l'armée avait "mis hors service" le port, seule voie de ravitaillement, et que l'acheminement des aides devrait désormais se faire "par les voies terrestres" sous la supervision de l'armée.
Selon le Croissant-Rouge, les violences à Misrata ont fait environ 1.500 morts, habitants et rebelles, en deux mois. Selon le procureur local, les pro-Kadhafi ont aussi enlevé plus de 500 habitants.