Japon : une perquisition chez Novartis

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avec AFP

Les autorités japonaises se préparent à perquisitionner les locaux de la filiale nippone du géant pharmaceutique suisse Novartis sur des soupçons de manipulation de données médicales, a rapporté vendredi la presse locale. Un panel d'experts du ministère japonais de la Santé a conclu que la société Novartis Pharma devrait être tenue pour responsable de l'utilisation de données erronées dans diverses études universitaires tendant à prouver l'efficacité d'un médicament du groupe, selon les quotidiens. "Le panel soulève la possibilité d'une violation de la loi sur les questions pharmaceutiques et va exhorter le gouvernement à prendre des mesures fortes" contre Novartis Pharma, a expliqué le journal Asahi Shimbun.

Dès réception du rapport d'étape des experts la semaine prochaine, le ministère de la Santé envisage d'aller enquêter directement auprès de la société mise en cause, ajoute-t-il. Deux universités japonaises ont révélé il y a peu suspecter des maquillages de données concernant le traitement contre l'hypertension Diovan (ou Valsartan) proposé par Novartis. L'Ecole de médecine de l'université Jikei et l'Université de Kyoto disent avoir constaté que des résultats cliniques concernant ce médicament avait été faussés pour affirmer qu'il était non seulement efficace contre l'hypertension artérielle mais aussi contre les angines de poitrine et attaques cérébrales.

Un ex-salarié de Novartis qui a participé à ces travaux aurait tronqué et/ou arrangé les statistiques. L'individu en question, qui a quitté l'entreprise en mai, avait caché son affiliation à Novartis au cours des études dans diverses institutions. Indirectement mise en cause, Novartis Pharma avait alors rétorqué que des investigations confiées à une tierce partie n'avaient apporté aucune preuve que l'ancien employé concerné ait manipulé ou modifié les données.