Israël : des clandestins contre leur détention

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avec AFP

Des centaines d'immigrés clandestins africains ont entamé lundi une marche vers Jérusalem pour protester contre leur détention dans un centre duquel ils se sont échappés, a-t-on constaté.

Le groupe, composé d'hommes uniquement, avançait sur une route dans le sud d'Israël en portant des banderoles sur lesquelles était inscrit "Reconnaissez-nous comme réfugiés" et "Holot (le nom du centre de détention) est une prison", selon notre correspondant.   

Une porte-parole du service pénitentiaire israélien a confirmé que 282 personnes détenues à Holot avaient disparu dimanche soir après la fermeture du centre. Elle a affirmé que ce groupe avait passé la nuit dans la station centrale des bus de Beersheva, une ville située à 50 km de Holot, dans des conditions difficiles en raison du froid.

Le centre de détention de Holot a ouvert ses portes jeudi dernier, accueillant 484 immigrés clandestins africains, selon le service pénitentiaire. Ce centre est ouvert durant la journée mais ses occupants doivent rentrer le soir avant la fermeture des portes.

Destiné à accueillir 3.000 personnes, il peut être agrandi et en recevoir près de 11.000. S'exprimant à la radio publique, le chef des autorités de l'Immigration, Amnon Ben Ami, a déclaré que ces personnes seraient arrêtées pour n'être pas rentrées au centre comme elles devaient le faire dimanche soir.

Selon une loi votée le 10 décembre dernier, les immigrés clandestins peuvent être placés en détention pendant un an sans procès. Cette loi est la dernière en date des mesures prises par le gouvernement israélien afin d'endiguer la vague d'immigration clandestine venant d'Afrique qui représente, selon les autorités, une menace pour le caractère juif de l'Etat d'Israël.

Cet amendement vient remplacer une loi qui autorisait à incarcérer sans procès des immigrants clandestins pendant trois ans, et qui a été invalidée par la Cour suprême en septembre dernier.

L'Association pour les droits civils en Israël (ACRI) a affirmé lundi qu'elle allait déposer une pétition contre cet amendement avec d'autres organisations de défense des droits civils.