Interpol pointe le manque de contrôle sur les passeports

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avec Aurelien Fleurot , modifié à
La base de données des documents volés de l'organisme international n'est consultée que par une dizaine de pays. L'ONU s'inquiète de ce phénomène.

INFO. Les passeports ne sont pas assez contrôlés dans les aéroports. C'est le constat alarmant dressé par Interpol qui déplore ainsi que sa la liste des passeports volés ne soit pas assez utilisée. Et pour cause : une dizaine de pays seulement exploite la base de données SLTD (Stolen or Lost Travel Documents) qui contient 42 millions de références fournies par 167 pays à l'organisation internationale. Ce problème est désormais soulevé par l'ONU après l'épisode du vol MH370.

Trois secondes par passeport. C'est un incident sans précédent qui a permis de mettre en lumière les failles du système de vérification des passeports aux aéroports : la disparition du vol de la Malaysia Airlines MH370. Deux Iraniens avaient embarqué à bord du Boeing 777 disparu avec des passeports européens volés. Le ministre de l'Intérieur malaisien Zahid Hamidi avait alors expliqué qu'il n'était pas possible de contrôler chaque passeport sur cette base de données sans impacter considérablement le flux des passagers. Une explication rejetée vendredi par le secrétaire général d'Interpol Ronald Noble : scanner un passeport avec la base SLPD ne prend "pas plus de trois secondes", a-t-il assuré.

Seulement 9 pays connectés. En tout et pour tout, il n'y a en fait que 9 pays connectés à cette base dont notamment les Etats-Unis, la France ou les Emirats Arabes Unis. Un phénomène qui inquiète le magistrat français Jean-Paul Laborde, directeur exécutif du contre-terrorisme au Conseil de sécurité de l'ONU. "Le problème de ce phénomène criminel est qu'il est présent partout", avance-t-il. "Si on parle de voyageurs qui se déplacent en tant que combattants étrangers, il faut sécuriser les zones européennes et sécuriser l'arrivée dans les pays où ils vont aller comme la Syrie, l'Afghanistan ou le Yemen", explique le magistrat, pour qui le besoin est urgent : "il faut se mettre au travail et ne pas perdre de temps, car les terroristes ne tergiversent pas".

L'ONU attend désormais avec impatience le mois de novembre 2015, date à la quelle seuls les passeports électroniques seront autorisés pour voyager. Une parade de plus, censée empêcher enfin que des terroristes, pourtant fichés par Interpol, ne prennent l'avion grâce à de faux papiers.

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