Hausse des agressions sexuelles dans l'armée américaine

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Les agressions sexuelles dans l'armée américaine sont en hausse de 8% par rapport à l'année dernière. Un chiffre qui cache paradoxalement une bonne nouvelle pour les autorités. 

Le nombre d’agressions sexuelles dans l’armée américaine a augmenté de 8% en 2014. 5.400 cas ont ainsi été signalés cette année contre 5.000 en 2013. Ces chiffres proviennent d’un document du ministère américain de la défense de plus de cent pages, remis à la Maison Blanche jeudi et repris par de nombreux médias américains. Il avait été commandé par Barack Obama en décembre 2012.

Des victimes qui osent parler. Cette augmentation a été présentée par le Pentagone comme une bonne nouvelle car elle serait due à une libéralisation de la parole des victimes. Ces dernières signaleraient plus que par le passé les cas d’agressions sexuelles. En 2012, seulement une victime sur dix rendait publique son agression, contre 1 sur 4 en 2014. Le rapport explique ainsi que “ étant donné la sous-évaluation des agressions sexuelles, le ministère pense que cette augmentation est très probablement due à une confiance accrue des victimes dans le système de réponse américain”. 

Une baisse réelle du nombre d’agressions sexuelles. Autre chiffre et selon le Pentagone, en 2012, 26.000 hommes et femmes avaient été agressés dans l’armée américaine. En 2014, les estimations sont plus basses et tombent à 19.000 agressions. 

Un long chemin encore à faire. Cependant, ces chiffres ne sont pas exempts de critiques. Les études militaires sur la question seraient, en effet, significativement limitées. De plus, le rapport révèle que 60% des femmes qui ont signalé une agression sexuelle se sont plaints de mesures de représailles. La plupart dit avoir été victime de réactions négatives de la part de collègues et de personnes d’autres services. 

Un tournant majeur manqué. Plus tôt cette année, la législation américaine aurait pu radicalement changer. En effet, la sénatrice démocrate Kisten Gillibrand, avait proposé de de retirer des mains des chefs militaires la poursuite des faits d’agressions sexuelles. La responsabilité en aurait incombé à des avocats militaires spécialement formés pour cela. Mais cinq votes ont manqué pour faire adopter la loi.