Le ministre des Affaires étrangères et européennes Alain Juppé a pris acte lundi à Bordeaux de l'approbation du plan de rigueur par le Parlement grec, appelant désormais à sa "mise en oeuvre" afin de stabiliser les marchés et juguler la crise financière. "Le gouvernement et le Parlement (grecs) ont accepté ce plan de redressement, il faut maintenant qu'il soit mis en œuvre pour stabiliser les marchés", a déclaré lors d'un point-presse le maire de Bordeaux.
"Si tel est le cas, la crise financière à proprement parler peut se calmer comme elle a commencé à le faire du fait notamment des décisions prises dans le cadre des traités que la France a acceptés, dont un des deux sera ratifié dans les prochains jours", a-t-il poursuivi. Pour le chef de la diplomatie française, "il faut que les erreurs commises dans le passé soient rectifiées, que des mesures de rétablissement des comptes publics grecs soient prises, ce qui permettra l'aide massive que nous proposons à la Grèce avec le FMI et l'Union européenne".
Devant les journalistes, Alain Juppé a reconnu que "ce qui est demandé à la Grèce est très difficile, très douloureux". "Je comprends les inquiétudes et les réactions de la population grecque", a-t-il dit. "Mais en même temps, la sortie de la zone euro engendrerait des épreuves encore plus douloureuses, une sorte de chaos économique et financier", a-t-il prévenu. La zone euro se dirige vers l'adoption d'un plan de sauvetage de la Grèce d'une ampleur sans précédent dans le monde après le vote dimanche du programme d'austérité exigé en contrepartie par ses créanciers. Ce plan de rigueur draconien a été violemment contesté dimanche lors de spectaculaires manifestations réunissant 80.000 personnes à Athènes.