GB: enquête sur la campagne "Go Home"

  • Copié
avec AFP

L'Autorité de régulation de la publicité britannique a annoncé vendredi l'ouverture d'une enquête sur la campagne "Go Home" dans laquelle le gouvernement incite les immigrés illégaux à rentrer chez eux sous peine d'arrestation.

"On a reçu une soixantaine de plaintes, particulièrement au sujet du vocabulaire +Go Home+ qualifié d'agressif et d'irresponsable puisqu'il rappelle les slogans utilisés par des groupuscules racistes lors de leurs attaques contre des immigrés et qu'il peut inciter ou exacerber les tensions interraciales", a déclaré un porte-parole du régulateur en annonçant l'ouverture d'une enquête.

Le mois dernier, deux camionnettes ont sillonné pendant une semaine plusieurs quartiers de Londres à forte population étrangère. Elles portaient des affiches géantes représentant une paire de menottes et signalant le nombre d'arrestations effectuées la semaine précédente dans le quartier avec ce slogan: "Au Royaume-Uni de façon illégale ? Rentrez chez vous ou prenez le risque de vous faire arrêter". Si les tournées des camionnettes, appelées "racist vans" par leurs détracteurs, ont été interrompues, les affiches continuent à être distribuées et imprimées dans la presse locale.

La campagne "Go Home" a suscité une vive émotion en Grande-Bretagne jusqu'à diviser la coalition au pouvoir. Le ministre du Commerce Vince Cable, membre du Parti libéral-démocrate, a parlé d'une initiative "stupide et insultante". Le porte-parole du Premier ministre conservateur David Cameron a répondu qu'il était "évident que cela fonctionnait déjà" et qu'obtenir des immigrés illégaux qu'ils quittent le Royaume-Uni volontairement était le moyen le plus rentable de les faire partir. Le parti d'opposition travailliste a qualifié la campagne de "ridicule". L'immigration est revenue récemment en force dans le débat politique au Royaume-Uni, avec en toile de fond la montée en puissance du parti populiste anti-européen Ukip. Le gouvernement impose désormais un dépôt de garantie de 3.000 livres aux étrangers considérés "à haut risque" venant du Nigeria, d'Inde, du Pakistan, du Bangladesh, du Sri Lanka et du Ghana avec un visa temporaire au Royaume-Uni.