G8 : bras de fer en vue sur la Syrie

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Alcyone Weamere, avec agences , modifié à
En Irlande du Nord, les pourparlers s'annoncent délicats entre les présidents Obama et Poutine.

L'enjeu. Barack Obama va tenter lundi et mardi, en marge du sommet du G8 en Irlande du Nord, de convaincre son homologue russe Vladimir Poutine d'amener Bachar al Assad à la table des négociations pour mettre fin à deux années de guerre civile en Syrie.

Un climat tendu. Le président américain et le chef du Kremlin ne se sont pas rencontrés en tête à tête depuis un an et leurs retrouvailles s'annoncent difficiles : Washington a promis un soutien militaire aux rebelles syriens mais Moscou, allié indéfectible de Damas pour des raisons stratégiques, a exprimé son mécontentement de voir les Etats-Unis sortir de la réserve prudente qu'ils observaient jusqu'alors dans ce conflit. La Maison Blanche a accusé jeudi Damas d'avoir franchi "une ligne rouge" et d'avoir utilisé des armes chimiques.

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Poutine en donneur de leçon. Pour Vladimir Poutine qui a rencontré dès dimanche, avec une heure de retard, le Premier ministre britannique David Cameron, les insurgés syriens sont autant à blâmer que Damas pour le bain de sang syrien. Le président russe s'est aussi interrogé dimanche sur les raisons qui poussent les Occidentaux à vouloir armer des rebelles syriens qui, selon lui, "dévorent les entrailles de leurs semblables" – une allusion à une vidéo circulant sur Internet où l'on voit un combattant rebelle manger ce qui semble être le coeur d'un soldat. "Est-ce à eux que vous voulez donner des armes ?", a-t-il ajouté.

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Les "preuves" de Hollande. Lors d'une rencontre bilatérale, juste avant l'ouverture du sommet, François Hollande devrait présenter à son homologue russe les preuves dont dispose Paris de l'utilisation de gaz sarin par le régime syrien, accusations qui ont, jusqu'à présent, laissé Moscou de marbre.

Un accord sur la paix malgré tout ? Washington et Moscou cherchent à organiser en juillet une conférence de paix encore très improbable sur la Syrie. Or, Vladimir Poutine a déclaré dimanche à David Cameron vouloir favoriser un accord de paix pour la Syrie. Mais Premier ministre britannique a souligné "les profondes divergences" entre les analyses respectives de Londres et Moscou sur "ce qui s'est passé en Syrie et de qui est à blâmer". Pour David Cameron, toutefois, un certain nombre d'objectifs communs, comme la volonté de "mettre un terme au conflit", pourrait prendre l'ascendant.