Un rein, des poumons, de la moelle, pour des prix allant de 15.000 à 1 million d’euros : une trentaine de personnes au moins en Espagne ont mis en vente sur internet leurs organes. L’alerte a été donnée par une association de consommateurs qui y voit une conséquence directe de la crise économique, le "fruit de la situation de détresse de personnes qui ont perdu leur emploi ou leur affaire, qui croulent sous les dettes ou sont menacées de perdre leur logement".
La vente d’organes est évidemment interdite en Espagne, comme en France. Acheteurs et vendeurs risquent des poursuites. Au-delà, les défenseurs des consommateurs redoutent aussi que ceux qui ont déposé de telles petites annonces ne deviennent "victimes de réseaux internationaux de trafic d'organes qui réalisent ces opérations à l'étranger" et "mettre leur vie en danger".
Les "désespérés" qui vendent leurs organes sont en majorité des Espagnols. Unhomme originaire de Séville proposait ainsi un de ses reins pour 100.000 euros. Mais parmi les "vendeurs", figurent aussi des travailleurs immigrés venus d’Amérique latine où le trafic d’organes se développe dans les quartiers les plus pauvres et qui sont frappés en Espagne de plein fouet par la crise économique.