Erdogan : l'UE ne peut se passer de la Turquie

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L'Union européenne a besoin du dynamisme économique et de l'influence régionale de la Turquie et commet une erreur de calcul stratégique en freinant la candidature d'Ankara, estime le Premier ministre turc, Tayyip Erdogan, dans une tribune publiée lundi. Soulignant que les relations entre l'Europe et son pays "approchent rapidement d'un tournant", Erdogan affirme que "l'Europe n'a pas d'alternative véritable à la Turquie". "Surtout dans l'ordre mondial où l'équilibre des pouvoirs se modifie, l'UE a besoin de la Turquie pour devenir une union encore plus forte, plus riche, plus complète et plus sûre", écrit-il dans les colonnes du magazine Newsweek.

Les négociations formelles d'adhésion de la Turquie au bloc communautaire européen ont débuté en 2005, mais le conflit sur la question chypriote et la réticence plus générale de certains Etats européens, France et Allemagne en tête, ont conduit le processus à une situation de quasi-blocage. "Cela fait plus d'un demi-siècle que la Turquie frappe à la porte de l'Europe. Par le passé, la vocation européenne de la Turquie était purement économique. La Turquie d'aujourd'hui est différente. Nous ne sommes plus un pays qui attendra à la porte de l'UE comme un suppliant docile", prévient Erdogan. Insistant sur la crise financière qui a exposé les besoins économiques des pays européens, il oppose les sociétés européennes "presque gériatriques" à une société turque qui, dit-il, "explose avec la vigueur qui manque tant à l'UE".