Des prisonniers de Guantanamo transférés dans l’Illinois

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Barack Obama a pris la décision mardi et a été immédiatement accusé de vouloir créer un "Guantanamo du Nord".

De Guantanamo, sur la côte sud-est de Cuba, à Thomson, dans l'Etat de l'Illinois, à 200 km environ de Chicago : certains des détenus de cette prison, devenue un des symboles des dérapages de la lutte anti-terroriste après le 11-Septembre, devraient être transférés sur le sol américain. Barack Obama a en tout cas donné l’ordre mardi d’acquérir une prison, propriété de l’lllinois, pour les accueillir.

Reste cependant à régler des questions juridiques. Le Congrès a voté depuis quelques mois des dispositions qui empêchent la venue de prisonniers de Guantanamo aux Etats-Unis, libres ou en prison, à moins qu'ils n'aient été renvoyés devant un tribunal.

Actuellement, à Guantanamo, sont encore détenues 210 personnes. 116 peuvent être libérés ou extradés dans leur pays d'origine ou des pays tiers. Quelques dizaines d’autres devraient être traduits en justice, devant un tribunal de droit commun. Ne devrait alors rester qu’un "nombre limité de détenus" de Guantanamo à transférer, selon un responsable de l’administration américaine. Ceux-là pourraient être jugés par des tribunaux militaires d'exception, à l’intérieur même de l’établissement pénitentiaire.

Guantanamo est comme une épine dans le pied de Barack Obama. Pendant sa campagne, le futur président américain avait fait de la fermeture de cette prison l’un de ses engagements électoraux. A son entrée en fonction, au mois de janvier dernier, il s'était donné un an pour fermer le site. Un délai qu’il ne devrait pas réussir à tenir.

Et ses détracteurs l’accusent désormais, à droite comme à gauche, de vouloir créer un "Guantanamo du Nord". Pour le chef de la minorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, les citoyens américains "ont déjà rejeté l'idée d'amener des terroristes sur le sol américain". La prison de Thomson accueillera à terme des anciens de Guantanamo et, en majorité, des détenus de droit commun. Pour éviter tous risques, l'établissement sera mis aux normes "Supermax", ou sécurité maximum.