Clotilde Reiss comparaît dans un procès très politique

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Jugée depuis samedi matin à Téhéran, la jeune Française aurait déclaré avoir remis un rapport sur des manifestations.

C’est un procès très mis en scène qui se joue depuis samedi devant la 15e chambre du Tribunal révolutionnaire de Téhéran. Clotilde Reiss y comparaît parmi une centaine d’autres accusés. Selon des propos rapportés par l'agence de presse iranienne officielle Irna, la seule autorisée à couvrir le procès, la jeune Française aurait reconnu avoir participé, "pour des motifs personnels", aux manifestations de protestation qui ont suivi le scrutin présidentiel en Iran. Elle aurait aussi déclaré avoir remis au service culturel de l'ambassade française un rapport d'une page sur une manifestation à Ispahan, au centre de l'Iran.

Clotilde Reiss aurait ajouté que tout cela était "une erreur" et demandé "pardon". Elle aurait prié ses juges de faire preuve de clémence. Son avocat, qui n’a pas été mandaté par l’ambassade de France, a plaidé sa grâce.

Portant un foulard à la mode islamique, Clotilde Reiss doit répondre de participation à une tentative de révolution. Photo diffusée par l'agence iranienne officielle Fars :

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Il s'agit du deuxième procès d'opposants en quelques jours. Dans le box samedi, se trouvent une employée locale de l'ambassade de France dont le fils à Paris a dénoncé des "aveux forcés", un journaliste iranien et plusieurs responsables politiques. Poursuivis pour troubles à l'ordre public et atteinte à la sécurité nationale, les accusés encourent jusqu'à cinq ans de prison. Mais s'ils sont reconnus coupables d'être des "mohareb" (ennemis de Dieu), ils risquent la peine de mort.

Les accusés peuvent être classés en trois catégories : les "comploteurs", les "casseurs", les "ennemis". L’analyse de Didier François sur Europe 1.

 

 

Clotilde Reiss a été arrêtée le 1er juillet à l’aéroport de Téhéran. Depuis cette date, l’ambassadeur de France n’a pu la rencontrer qu’à une seule reprise. La tenue de ce procès samedi constitue une surprise. L'ambassade de France n'a d'ailleurs pas pu être représentée au tribunal, ce qui est contraire aux règles internationales de la protection consulaire.

Bernard Hourcade, spécialiste de l'Iran, membre du comité de soutien à Clotide Reiss, dénonce "un procès stalinien" au micro Europe 1 d'Arnaud Saint-Jean :

 

 

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