Chavez : la gauche perd son "champion"

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Charles Carrasco , modifié à
REACTIONS - Le continent sud-américain est sous le choc après la mort du président vénézuélien, Hugo Chavez.

Il était une icône de l'anti-impérialisme dans de nombreux pays du monde. Il était haï par d'autres pour son discours jugé populiste et son pouvoir considéré, par certains, comme "despotique". Mais le président vénézuélien, mort mardi à 58 ans des suites d'un cancer, aura laissé une trace dans l'Histoire du continent et à l'étranger. Tour d'horizon des réactions.

# A L'ETRANGER

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En Amérique du sud, la mort de la "voix" du socialisme a été vécue comme un tremblement de terre. Unanimement, les pays de gauche du continent ont salué l'œuvre du président Chavez. Brasilia a évoqué "la perte d'un ami". Le président bolivien, Evo Morales, au bord des larmes, s'est dit "anéanti". Le président équatorien Rafael Correa, la voix brisée, a décidé mardi de mettre en place trois jours de deuil national, qualifiant la disparition d'Hugo Chavez de "perte irréparable" pour l'Amérique latine. A Cuba, qui a accueilli le "Commandante" à plusieurs reprises lors des différentes phases de son cancer, trois jours de deuil ont également été décrétés. Hugo Chavez a "accompagné Fidel Castro comme un véritable fils", a affirmé mardi le gouvernement cubain dans une déclaration lue au journal télévisé du soir.

Le président péruvien :"Adieu commandant et ami Hugo Chavez. Mes sincères condoléances a sa famille et au peuple vénézuélien"

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Du coté américain, le ton est moins élogieux. Le président Barack Obama a affirmé que les Etats-Unis soutenaient les Vénézuéliens après la mort de leur dirigeant, et espéré des "relations constructives" avec le futur gouvernement du pays. "En tant que président du Venezuela pendant 14 ans, il a marqué les esprits dans son pays et bien au-delà", a pour sa part réagi le ministre britannique des Affaires étrangères William Hague. Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a rendu hommage à Hugo Chavez, soulignant qu'il s'était efforcé de "répondre aux aspirations et aux défis des plus vulnérables" dans son pays.

"La Palestine dit adieu à un ami loyal qui a défendu passionnément notre droit à la liberté et à l'autodétermination", a déclaré Nabil Shaath, en charge des relations extérieures du mouvement palestinien Fatah. "Le président Chavez a sans cesse travaillé non seulement pour la dignité et la gloire de son Amérique latine bien aimée, mais aussi pour tous les peuples opprimés, y compris la Palestine, un pays qu'il gardait dans son  coeur", a-t-il ajouté.

# EN FRANCE

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François Hollande, le président français, a estimé, de son côté, que Hugo Chavez avait "profondément marqué l'histoire de son pays". Il "exprimait au-delà de son tempérament et de ses orientations, que tous ne partageaient pas, une volonté indéniable de lutter pour la justice et  le  développement", précise le communiqué de l'Elysée.

La gauche de la gauche "pleure" également la perte d'une de leur source d'inspiration. Jean-Luc Mélenchon, qui a effectué plusieurs voyages au Venezuela, a salué dans la nuit de mardi à mercredi la mémoire du président vénézuélien Hugo Chavez estimant, dans un tweet, que "ce qu'il est ne meurt jamais".

 # AU VENEZUELA

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Le chef de file de l'opposition vénézuélienne, défait lors de la dernière élection présidentielle, Henrique Capriles Radonski a appelé mardi les Vénézuéliens à "l'unité" après la mort du président et assuré de sa "solidarité" la famille du président sur son compte Twitter. "Ma solidarité à toute la famille et aux partisans du président Hugo Chavez, nous plaidons pour l'unité des Vénézuéliens", a déclaré le gouverneur du riche Etat de Miranda.

 # ET QUELQUES STARS…

A Hollywood, le réalisateur américain Oliver Stone, supporteur de longue date d'Hugo Chavez, a affirmé qu'il "restera à jamais dans l'Histoire". L'acteur engagé Sean Penn a également rendu hommage à Chavez, estimant que les personnes pauvres de la planète avaient "perdu un champion" et l'Amérique "un ami qu'elle a toujours ignoré avoir".