Centrafrique : Bangui, "ville déserte"

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avec Jean-Sébastien Soldaïni , modifié à
TÉMOIGNAGE E1 - Installée là-bas depuis 30 ans, une Française dit ne pas craindre pour sa sécurité.

>>> L'ACTU.   Après le "caillassage" de l'ambassade de France en Centrafrique mercredi, les Français installés à Bangui ne se sentent pas particulièrement menacés par les troubles qui secouent le pays. Jeudi, le président centrafricain François Bozizé, menacé par une rébellion aux portes de la capitale, a appelé à l’aide Washington et l’ex-puissance coloniale française.  Le chef d’État semble désormais très isolé, la France ayant indiqué qu’elle n’interviendrait pas.

Jacqueline, résidente française en Centrafrique depuis une trentaine d'années  a témoigné jeudi au micro d'Europe 1. Elle assure de ne pas craindre pour sa sécurité même si elle ne se fait pas d'illusion sur d'éventuels pillages.

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• Des manifs "anti-blancs".  "La ville est déserte. Personne ne sort", assure Jacqueline. "J'ai reçu des messages d'amis travaillant à l'ambassade me disant de ne pas me déplacer jeudi à cause d'appels à des manifestations anti-blancs et antimusulmans qui auraient été diffusés sur les ondes de la radio nationale", explique-t-elle.

Habituée, Jacqueline confie qu'elle ne craint  pour sa sécurité "car c'est la quatrième fois depuis 1996 qu'(elle) vit ce type d'événements".  "Il y a une présence de 200 soldats français sur place donc je ne suis pas inquiète" affirme-t-elle

• Des pillages à prévoir.  Pas de doute pour Jacqueline : "je suis convaincue qu'il y aura des pillages si les rebelles pénètrent dans la ville", explique-t-elle, car "ces armées rebelles se payent sur les habitants". "Si je n'y assiste pas, ça ne me gêne pas" confie la Française d'un ton léger, "je ne suis qu'à  deux kilomètres de l'ambassade et je pense que c'est relativement facile de la rejoindre afin de me mettre à l'abri de ça".