"Ça aurait pu se terminer dans un bain de sang"

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Vladimir Fédorovski, l’ancien conseiller diplomatique de Mikhaïl Gorbatchev, a raconté lundi sur Europe 1 son 9 novembre 1989.

C’est un "miracle qu’on soit passé à côté de la Troisième guerre mondiale. Ça aurait pu terminer dans un bain de sang, en guerre civile". Le 9 novembre 1989, Vladimir Fédorovski était aux côtés de Mikhaïl Gorbatchev, le dernier président soviétique. Selon lui, "le Kremlin connaissait minute par minute ce qui se passait. Mikhaïl Gorbatchev a pris la décision de ne pas utiliser la force. Et après il est allé dormir.. oui, oui dormir".

La ligne fixée par Mikhaïl Gorbatchev a été suivie mais un autre scénario a été évité de peu. "Le plan était préparé pour utiliser la force, l’armée et le KGB. Ils avaient parlé d’un millier de victimes. Les hôpitaux étaient prêts. Honecker [le chancelier de la RDA à l’époque, NDLR] était prêt à la solution ‘Tiananmen’, à la chinoise : on tue et on ouvre un petit peu sur le plan économique", a assuré Vladimir Fédorovski.

Pourquoi le mur est-il tombé précisément le 9 novembre 1989 ? "La journée était improvisée. C’était la réalité qui dépassait la fiction", a assuré Vladimir Fédorovski. Mais il a aussi indiqué qu’un processus politique était engagé depuis plusieurs mois. "Pendant l’été, il y avait une discussion déjà sur la réunification de l’Allemagne", a indiqué l’ancien conseiller de Mikhaïl Gorbatchev. Avant de confier : "Soyons très francs, il y avait aussi un paquet d’argent qui était proposé par Kohl [le chancelier de la RFA]. Les Américains aussi avaient fait des promesses". "Mais l’argent, c’était quelque chose de secondaire", a reconnu Vladimir Fédorovski.

Aujourd’hui écrivain, Vladimir Fédorovski a rendu hommage à Mikhaïl Gorbatchev, qui a 78 ans, mais aussi à son épouse "Raïssa, et aux réformateurs du Kremlin". "Ils sont allés dans le sens de l’Histoire, ce n'était pas du tout évident à l’époque", a ajouté l’ancien conseiller politique. Il a aussi salué Jean-Paul II dont le rôle a été "historique parce qu’il a compris qu’il [fallait] agir étape par étape pour sortir du communisme".

"La vérité est que la part dans le renversement du Mur de Berlin revient à hauteur de 50% au pape Jean Paul II, 30% à Solidarité et à Lech Walesa et seulement de 20% au reste du monde. C'est ça la vérité sur ces jours de l'époque", a estimé pour sa part Lech Walesa en personne. Pour le chef historique du syndicat Solidarité, dire que Mikhaïl Gorbatchev a renversé le Mur de Berlin "est un mensonge".

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