Au Honduras, la liberté de mouvement est suspendue

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Rédaction Europe1.fr , modifié à
Le président par intérim Roberto Micheletti a fait suspendre provisoirement par le Congrès plusieurs libertés constitutionnelles.

L'escalade continue au Honduras, trois jours après la destitution du président Manuel Zelaya. D’une part, le président par intérim Roberto Micheletti a exclu un retour de l’ancien chef de l’Etat, car "Manuel Zelaya fait l'objet ici d'un mandat d'arrestation pour les crimes qu'il a commis quand il était en fonctions". D’autre part, Le président déchu, depuis le Panama, a lancé un appel à ses compatriotes mercredi : "nous ne pouvons pas nous déclarer vaincus, ni nous laisser impressionner."

Plusieurs libertés constitutionnelles ont été suspendues par le Congrès, à la demande de Roberto Micheletti, notamment la limitation de la durée d'emprisonnement sans jugement, la liberté d'association et de réunion, la liberté de mouvement ou de sortie du territoire. "La situation est assez inquiétante", a affirmé jeudi, au micro d’Europe 1, l’ambassadeur français au Honduras Laurent Dominati, qui évoque "un quasi-état de siège".

Tous les ambassadeurs des pays de l’Union européenne au Honduras ont été rappelés. Cela concerne l’Allemagne, l’Espagne, la France et l’Italie. Le représentant de la Commission européenne a également quitté le pays, tout comme ceux des pays de gauche de la région – Venezuela, Cuba, Equateur, Bolivie, Nicaragua, Colombie.

Laurent Dominati, ambassadeur français au Honduras, voit dans son rappel à Paris "un geste politique fort". Ecoutez son témoignage au micro Europe 1 de Jean-Michel Dhuez :

 

 

L'impact économique de l'isolement s'aggrave, bien au-delà des vols commerciaux supprimés en raison du couvre-feu. La Banque mondiale a confirmé le gel de ses lignes de crédit, sur lesquelles 270 millions de dollars restaient à verser. Face à cette mise à l'écart, les autorités honduriennes vont entreprendre une "campagne" internationale de communication. Pour elles, le pays n’a pas connu un "coup d’Etat", mais une "succession constitutionnelle".