11-Septembre : le flou judiciaire

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Neuf ans après les attentats, les cinq suspects ne savent pas quand ni comment ils seront jugés.

Qu’adviendra-t-il des cinq auteurs présumés des attentas du 11-Septembre ? Neuf ans après les attaques qui ont traumatisé les Etats-Unis, la question reste en suspens. L’administration Obama n’a en effet toujours pas tranché entre tribunal militaire d'exception sur la base de Guantanamo ou tribunal fédéral aux Etats-Unis.

En novembre, le président américain avait pourtant annoncé un procès devant un tribunal de droit commun en plein coeur de New York, avant de faire machine arrière. "L'examen des options se poursuit", a admis un responsable gouvernemental américain.

"Il ne se passera rien avant les élections"

Dans l'immédiat, les cinq hommes, parmi lesquels Khalid Cheikh Mohammed, cerveau autoproclamé des attentats que les Etats-Unis détiennent depuis huit ans, ne sont à l'heure actuelle renvoyés devant aucune juridiction. "Soyons réalistes, il ne se passera rien avant les élections" législatives du 2 novembre, où le parti démocrate devrait perdre pas mal de plumes, déplore Andrea Prasow, spécialiste du terrorisme pour Human Rights Watch (HRW).

Et pour ajouter au flou sur le sort des accusés, les procureurs militaires ont levé les charges pesant contre eux devant les tribunaux militaires d'exception de Guantanamo, pour qu’ils puissent comparaître devant un tribunal new-yorkais. "Ils sont détenus comme les autres, à Guantanamo, comme des prisonniers de guerre, des combattants ennemis illégaux", dénonce Suzanne Lachelier, avocate militaire qui défend l'un d'entre eux, Ramzi ben al-Shaiba.

"Politisé au plus haut niveau"

Plus le temps passe, et plus l’administration Obama est critiquée sur le sujet. Suzanne Lachelier dénonce les hésitations d'une administration qui "a peur d'être accusée d'influencer les tribunaux" alors que les procédures ont déjà été "politisées au plus haut niveau". Mais "est-ce une bataille que l'administration veut livrer, quand il y a tellement d'autres sujets sur lesquels" ils ont besoin des républicains ? "