Immobilier : des indicateurs encourageants, mais...

Malgré des indicateurs plutôt positif et des taux d'emprunt historiquement bas, les intentions d'achat stagnent.
Malgré des indicateurs plutôt positif et des taux d'emprunt historiquement bas, les intentions d'achat stagnent. © MAXPPP
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Damien Brunon et Anne-Laure Jumet
EXCLU - Seulement un Français sur vingt compte investir dans l’immobilier dans les six prochains mois, un chiffre constant depuis un an.

L’INFO. En pleine campagne municipale, la question du logement est un enjeu de taille. Alors que des tensions se font sentir sur le marché de la location, celui de l’achat est de son côté frileux. Selon les résultats du baromètre Explorimmo/Ifop, dont Europe1 dévoile en exclusivité les grandes lignes, un peu plus d’un quart des Français pensent investir dans les deux ans, mais seulement 5% vont le faire dans les six prochains mois. Ces résultats, stables depuis 2013, sont le symptôme d’un marché tenu à bout de bras par des taux d’emprunt historiquement bas.

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Une stabilité du marché qui s’explique... Depuis son lancement, le baromètre Explorimmo note une fixation de l’immobilier, malgré une hausse sensible de la dépense moyenne. Ainsi, en janvier 2013, on investissait un peu plus de 190.000 euros, alors qu’on est passé au delà de la barre des 210.000 euros un an plus tard.

Par des taux très bas... Et pour expliquer la stabilité du marché, malgré la frilosité ambiante, il faut aller voir du côté des taux d’emprunt. Depuis un an, les taux de crédit immobilier ont baissé de l'ordre de 0,15 %. Aujourd’hui, si on emprunte sur 20 ans, la banque peut accorder un taux de 3,30 %, un niveau historiquement bas depuis 1945.

Un meilleur taux donne de l’oxygène pour emprunter. Par exemple, il y a deux ans, en déboursant 1.000 euros par mois, on pouvait obtenir 160.000 euros sur 20 ans. Aujourd'hui, c’est 175.000 euros.

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Et c’est parti pour durer. Comme la France emprunte peu cher, les banques peuvent aussi emprunter moins cher. Ces dernières ont la volonté de prêter à des taux bas parce qu’elles ont conscience de travailler sur un marché fragile, où la demande n’est pas encore totalement revenue. “Aujourd’hui, les banques ont conscience que ce qui soutient le marché, c’est la bassesse des taux. Le moindre choc pourrait venir perturber le marché immobilier donc les taux vont rester bas”, détaille Sandrine Allonier, responsable des relations banques du courtier “Vousfinancer.com”.

C’est notamment la raison pour laquelle les prêts avantageux ne devraient pas s’arrêter demain. “On pense que les taux ne vont pas remonter dans l’immédiat, commente la spécialiste. C’est d’autant plus vrai qu’on arrive dans la période du printemps de l’immobilier, où un grand nombre de transaction vont être faite d’ici l’été. Les banques savent qu’elles ne doivent pas rater ce créneau. Il y aura donc des taux bas jusqu’à cet automne.”

Des prix plus intéressant. L’autre explication au soutien du marché, c’est la baisse généralisée des prix. Cette chute est estimée entre 1,5% et 2% sur les dernières années. Principale conséquence : les investisseurs peuvent voir plus grand. Un élément crucial alors que la majorité d’entre eux souhaite acheter une première ou une nouvelle résidence principale.

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