Les 5 choses à savoir sur Galileo, le futur GPS européen

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INNOVATION - Un système de localisation plus précis et 100% européen : voici le projet bientôt mis sur orbite.

L’INFO. Initié en 1999, le projet Galileo pourrait bien enfin décoller. Si les deux premiers satellites opérationnels du système de navigation européen devaient être lancés jeudi depuis la Guyane française, il a dû être reporté en raison de la météo “défavorable”. Mais le lancement est imminent. L’objectif : être indépendant du système américain dominant, le Global Positionning System (GPS). Un projet particulièrement coûteux qui soulève de nombreuses questions. Europe 1 vous dit tout.

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Quelle différence avec le GPS américain ? “Avec le GPS, on peut localiser un train. Avec Galileo, on sait sur quel quai il se trouve” : c’est ainsi que Jean-Yves Le Gall, président du Centre national des études spatiales (CNES) et coordinateur interministériel pour la France de ce programme, a décrit le futur système de navigation. Grâce aux horloges atomiques à hautes performances synchronisant les satellites, Galileo sera plus précis à la fois dans la localisation et dans la datation des images.

Qu’est-ce que ça va changer pour les utilisateurs ? Les conséquences pratiques de ce projet d’envergure restent pour le moment assez floues. “Ces systèmes offriront de nouvelles perspectives commerciales, et ils permettront aux utilisateurs quotidiens de profiter de services de navigation par satellites de plus en plus perfectionnés”, assurait Antonio Tajani, commissaire européen chargé de l’industrie, en décembre 2013. Concrètement, Galileo permettrait de localiser avec une précision pouvant aller jusqu’à 10 centimètres, quand le GPS américain transmet une position de l’ordre de 20 mètres. Les domaines d’application de cette précision spécifique vont du commerce électronique à la gestion du trafic routier, maritime ou aérien, sans oublier la téléphonie mobile.

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C’est pour bientôt ? Quinze ans après le lancement du projet, Galileo n’est pas encore opérationnel. D’ici la fin de l’année, deux autres satellites seront envoyés. Et avant la fin de l’année 2017, ce sont 22 satellites qui seront déployés progressivement, à raison de six à huit engins lancés chaque année. Mais les premiers services devraient être disponibles dès la fin 2015, assurent les participants.

Les Européens sont-ils unanimes autour de Galileo ? Pas vraiment. Dès 1999, le projet ne fait pas l’unanimité auprès des pays européens. La France et l’Allemagne sont les deux plus grands supporters du GPS européen, arguant de l’importance de l’indépendance de l’Europe vis à vis des Américains. Mais le Royaume-Uni et les Pays-Bas semblent plus réticents au projet, estimant que le GPS de l’allier situé outre-Atlantique suffit. Surtout, ces deux pays estiment que les fonds levés pour Galileo devraient être consacrés à d’autres projets. Et si un financement aux deux tiers par le privé fut un temps envisagé, il a finalement été abandonné : Galileo sera 100% financé . Depuis, tous les pays se sont mis sur la même longueur d’onde.

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Combien ça va coûter ? C’est le gros point noir de Galileo : son coût de départ, évalué à 3,3 milliards d’euros, est passé à 5,5 milliards d’euros dans sa phase actuelle. Et en 2013, la Commission européenne a ajouté “une nouvelle tranche de 7 milliards d’euros pour compléter le système de déploiement et financer les premières années d’exploitation et de maintenance” jusqu’en 2020. Soit un total, entre 1998 et 2020, de près de 13 milliards d’euros de fonds publics dégagés par l’Union européenne afin de financer Galileo.