Le patron de Numericable ne veut pas rentrer en France

Patrick Drahi accepte les critiques du gouvernement sur sa fiscalité, mais ne compte pas rapatrier ses comptes en France.
Patrick Drahi accepte les critiques du gouvernement sur sa fiscalité, mais ne compte pas rapatrier ses comptes en France. © REUTERS
  • Copié
avec AFP , modifié à
LA RIPOSTE - Patrick Drahi, résident suisse et futur acquéreur de SFR, ne rentrera pas au pays contrairement à ce que demandaient Arnaud Montebourg et Fleur Pellerin

L'INFO. Trois jours après l'annonce du choix d'Altice (maison mère de Numericable) pour le futur rachat de SFR, le PDG du câblo-opérateur Patrick Drahi a répondu lundi aux inquiétudes soulevées par le gouvernement. S'il ne compte pas revenir en France (il est installé en Suisse), le patron de l'entreprise a promis d'investir massivement en France.

17.03 930x930 Patrick Drahi Portrait Numericable

© REUTERS

Pas de retour au pays. "Je n'ai pas prévu de faire rentrer ma famille en France", a déclaré lundi Patrick Drahi, installé à Genève. "Je vais déjà investir trois milliards d'euros en France, c'est un rapatriement massif, si tous les investisseurs qui investissent en France rapatrient leurs capitaux en France, je fais pareil qu'eux, demain matin", a-t-il ajouté en guise de provocation. Quant au nouveau groupe, qui devrait garder l'appellation SFR et délaisser la marque Numericable, il "restera domicilié à Paris et coté à la Bourse de Paris", a tenu à préciser Patrick Drahi.

17.03 930x400 Patrick Drahi Pano Numericable

© REUTERS

Une réponse à Montebourg et Pellerin. Les propos du milliardaire franco-israélien font écho aux critiques adressées à son égard par Fleur Pellerin et Arnaud Montebourg. La ministre de l'Innovation et de l'Economie numérique avait fait remarquer dimanche qu'avec la création du deuxième groupe de télécoms (SFR-Numericable, Ndlr) en France, "il serait logique que M. Drahi rapatrie sa résidence fiscale en France et gère ses affaires depuis Paris". Quant au ministre du Redressement productif, qui avait clairement affiché son soutien au concurrent Bouygues pour le rachat de SFR, il a directement pointé du doigt, vendredi sur Europe 1, le statut fiscal du patron de Numericable et la cotation de sa holding à Amsterdam. "Il va falloir que M. Drahi rapatrie l'ensemble de ses possessions et biens à Paris, en France, et donc nous avons des questions fiscales à lui poser", a-t-il menacé.

Montebourg : "les dirigeants de Vivendi ont...par Europe1fr

Des "garanties sur l'emploi". Acceptant les critiques, Patrick Drahi ne semble pas en vouloir au gouvernement. "J'ai été critiqué, peut-être. Je considère que le gouvernement et les ministres font leur travail, ce mariage est très important, très structurant pour l'avenir des télécoms en France. Chacun est dans son rôle, on a pris des garanties sur l'emploi", a-t-il réagi. "Ce qui est important, c'est que je vais passer beaucoup de temps à Paris, représenter l'entreprise, passer le temps nécessaire pour animer les équipes. (…) Je ne vais pas investir tous ces milliards sans y veiller personnellement", a ajouté le patron du câblo-opérateur.

sur le même sujet, sujet,

INTERVIEW - Numericable : Drahi "devra revenir en France"

PORTRAIT - Drahi, l'outsider en passe d'avaler SFR

FACT-CHECKING - Les reproches de Montebourg à Numéricable

POLITIQUE - Le gouvernement met Numericable sous surveillance