La 4G dans les abribus, bonne ou mauvaise nouvelle ?

Le groupe français JCDecaux, qui a installé la plupart des abribus de l'Hexagone, souhaite poser des "Small cells", sorte de mini-antennes relais, dans ses abribus.
Le groupe français JCDecaux, qui a installé la plupart des abribus de l'Hexagone, souhaite poser des "Small cells", sorte de mini-antennes relais, dans ses abribus. © MaxPPP
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CONNECTÉ - Le groupe JCDecaux veut installer des mini-relais dans le mobilier urbain, pour assurer une meilleure connexion.

Vous captez difficilement la 4G - voire la 3G - dans la rue ? Le salut viendra peut-être des abribus. Le groupe français JCDecaux, qui a installé la plupart des abribus à travers l'Hexagone, souhaite poser des "Small cells", sorte de mini-antennes relais, dans les abribus. Déjà partenaire d'Alcatel Lucent pour la technologie, l'entreprise a annoncé lundi un partenariat avec l'équipementier chinois Huawei  pour se fournir. Le but : permettre aux utilisateurs de pouvoir se connecter plus facilement en ville, via leurs Smartphones ou leurs tablettes par exemple. Bonne nouvelle ? Certains s'en inquiètent.

Des "Small cells" sur le toit.  Grâce à l'installation de mini antennes sur les toits des abribus, JCDecaux veut donc multiplier les points d'accès aux réseaux internet sans fil. "Connectés à la fibre optique, ils émettront sur quelques dizaines de mètres autour des abribus. Le but est d'offrir le haut débit au plus haut niveau de confort possible", explique à Europe1 Albert Asseraf, directeur général stratégies étude et marketing chez JCDecaux. "Dans un second temps, cela pourra aussi servir aux collectivités, pour qu'elles puissent mesurer le trafic ou le bruit par exemple", poursuit-il.

Pour l'heure, aucun calendrier de mise en place n'est encore établit. Le groupe va désormais entamer des démarches auprès des opérateurs (SFR-Numericable, Orange, Bouygues et Free) pour leur  louer ses services. Il faudra également obtenir l'accord des collectivités locales, avant d'installer les "Small cells". A l'étranger, la ville d'Amsterdam a déjà donné son accord à JCDecaux pour une installation de ce type, qui a déjà commencé sur 200 abribus.

Des inquiétudes sur les ondes. Mais la multiplication des relais aux quatre coins des villes suscite déjà des inquiétudes. "On va entrer dans un système où l'on sera exposé aux ondes tout le temps", déplore ainsi Etienne Cendrier, de l'association Robin des toits, contacté par Europe1. "Ces  micro-relais rayonnent et reçoivent en permanence. Et ils seront plus proche des gens. Les électro-sensibles vont avoir une vie infernale", renchérit-il.

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Mais pour JCDécaux, "il n'y a pas d'inquiétude à avoir". "Ce sont des toutes petites antennes, de très faibles puissance et qui partent vers le haut. On va étudier le problème de très près. Mais le but est d'avoir une exposition du même niveau qu'une box", répond Albert Asseraf, qui promet : "tout se fera dans le strict respect de la règlementation".

Un débat loin d'être tranché. Mais pour l'association Robin des toits, c'est justement la règlementation qui pose problème. Aujourd'hui, elle tolère une exposition aux ondes jusqu'à 41 Volt par mètre. "C'est comme si on limitait la vitesse à 900 km/h sur l'autoroute. Il faudrait limiter à 0,6 V/M pour que cela ne soit pas dangereux", estime ainsi Etienne Cendrier. Avec une telle règlementation, la multiplication des mini-relais serait même une bonne nouvelle selon les associations : cela permettrait d'étaler l'exposition aux ondes plutôt que de la concentrer autour d'une puissante antenne.

Mais une modification de la règlementation n'est pas à l'ordre du jour. L'an dernier, l'Anses, l'Agence de sécurité sanitaire, publiait un rapport selon lequel la réglementation actuelle suffisait. Elle préconisait, en revanche, de ne pas trop passer de temps au téléphone et de limiter l'exposition des plus fragiles et des plus jeunes.