Diffusion d'une vidéo de viol présumé : les deux suspects interpellés à Perpignan

  • Copié
C.P.-R. avec AFP , modifié à
Les deux jeunes hommes ont été arrêtés dans la nuit de dimanche à lundi, à Perpignan, après avoir partagé les images sur les réseaux sociaux durant le week-end. La jeune fille a annoncé qu'elle ne porterait pas plainte. 

Une relation sexuelle particulièrement brutale entre deux hommes et une femme, groggy, alcoolisée... Ces images choquantes ont été diffusées ce week-end sur les réseaux sociaux. Ce sont les internautes eux-mêmes qui, indignés, ont prévenu les autorités, notamment via le compte Twitter de la police nationale. Dimanche soir, une enquête de flagrance a été ouverte par le parquet d'Évry, dans l'Essonne, a-t-on appris lundi de source judiciaire, confirmant une information de France Info. Les deux suspects ont, quant à eux, été arrêtés lundi et placés en garde à vue à Perpignan, rapporte L'Indépendant

Enquête à Perpignan. On a d'abord pensé que les faits s'étaient déroulés en région parisienne, les deux jeunes hommes se disant originaires de Grigny. C'est la raison pour laquelle l'enquête a été ouverte et confiée à la Sûreté départementale de l'Essonne. En réalité, les faits auraient eu lieu dans l'appartement de l'un d'eux, à Perpignan, dans les Pyrénées Orientales. Lundi matin, le parquet d'Evry s'est donc dessaisi au profit de Perpignan. 

C'est à ce domicile, que les deux suspects âgés d'une vingtaine d'années, ont été interpellés dans la nuit de dimanche à lundi, grâce à un signalement ayant permis aux policiers de les localiser. Agée de 18 ans, la victime a elle aussi été découverte sur les lieux, "en état de choc extrême", et a dû être hospitalisée, d'après L'Indépendant.

Viol ou pas ? La sûreté départementale de Perpignan a été chargée de deux enquêtes pour "diffusion d'images pornographiques sur internet et pour suspicion de viol aggravé", a déclaré lundi le directeur départemental de la sûreté publique des Pyrénées-Orientales, Yannick Janas. "On est sur fond d'alcool", a-t-il insisté, affirmant détenir des "éléments" permettant de dire que si la diffusion des images est répréhensible, la relation sexuelle ne l'est pas forcément. L'enquête devra déterminer "le degré d'acceptation" de cette relation et de dire si son jugement était altéré par la contrainte, l'alcool ou la drogue.

Drogue et alcool. Joints, alcool fort... Les suspects ont fumé et bu avec leur victime, plongée dans un état apathique. Sur les images, on peut voir "des jeunes qui partent en scooter avec une fille dans une maison. Ils la font boire, ils la droguent et ils la violent avec une bouteille de whisky", a rapporté une source judiciaire. "La situation est complexe", a nuancé le procureur de la République Achille Kiriakides, qui a ajouté : "l'enquête déterminera ce qui s'est passé".

Les trois jeunes se connaissaient. Les deux hommes et la jeune femme se connaissaient au préalable et n'appartenaient pas au milieu estudiantin perpignanais, a précisé une source judiciaire. D'après M6, la jeune fille parle d'une relation "consentie" et ne déposera pas plainte. Mais des poursuites peuvent tout de même être engagées pour viol par le parquet, même si la jeune femme décide de ne pas porter plainte. 

Partagée sur les réseaux sociaux. D'abord partagées dimanche soir sur l'application Snapchat, les images, vraisemblablement tournées à l'aide d'un smartphone, ont ensuite été diffusées et visionnées essentiellement sur Facebook. Mais nombreux sont ceux qui, ayant eu connaissance de cette vidéo, se sont montrés choqués et ont relayé l'information pour que celle-ci soit supprimée et ses auteurs interpellés. "Le commissariat d'Évry a reçu un signalement d'une personne qui a trouvé cette vidéo inacceptable", a expliqué cette source judiciaire. 

Sur la vidéo, les "deux agresseurs ainsi que la fille, qui est très visible" sont parfaitement identifiables, même si l'on n'aperçoit jamais les visages des suspects sur la vidéo qui dure un peu moins de cinq minutes. D'après France Info, l'un d'eux serait déjà connu des services de police. Sur son profil Facebook, le jeune homme affirme même haut et fort que son bracelet électronique lui a été ôté en novembre dernier... vidéo à l'appui.