Une enquête ouverte à l’encontre du faux organisateur de mariages

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Photo d'illustration. © AFP
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C. P.-R. avec AFP , modifié à
ARNAQUE - L’homme n’ayant pas honoré ses prestations, et pour lesquelles ses clients ont versé des acomptes conséquents, fait l’objet d’une enquête.

Il leur promettait le meilleur avant de les planter la veille de ce qui aurait dû être la plus belle cérémonie de leur vie. Mardi, le parquet de Saint-Etienne a ouvert une enquête à l'encontre de cet organisateur de mariages n'ayant pas honoré ses prestations, après une série de plaintes et de mains courantes, a-t-on appris mercredi de source policière.

Plusieurs dizaines de familles se sont en effet manifestées auprès des commissariats, principalement de la Loire et du Rhône, après avoir versé à ce faux organisateur de mariages des acomptes pour des cérémonies jamais assurées.

Toujours le même stratagème. Le quadragénaire, par ailleurs principal adjoint au collège de Firminy dans la Loire, dirigeait l'entreprise "Le Käisse Traiteur Hallal", basée à son domicile de Génilac. A chaque fois, l’escroc présumé annonçait par un texto laconique qu’il ne pourrait pas assurer la prestation – pourtant payée -, parfois même à moins de 48 heures de la cérémonie. Les fêtes étaient facturées en moyenne 10.000 euros et souvent organisées au profit de familles de la communauté musulmane.

Il aurait pourtant déjà organisé "des mariages magnifiques". Mercredi, une habitante de Saint-Chamond, dans la Loire, a raconté s'être rendue à sa mairie pour faire annuler la cérémonie de mariage de son fils, prévue en juin. Le prestataire défaillant avait pourtant la réputation d'organiser de A à Z, avec sa femme, "des mariages magnifiques", assure celle qui a "participé à plusieurs" de ces cérémonies. Cette femme dit lui avoir confié l’organisation du mariage de son fils, auxquelles 450 personnes étaient invitées, "contre 15.000 euros, dont 90% ont été versés". Quant à la fille de cette Saint-Chamonaise, elle a déjà versé 5.000 euros de réservation pour son mariage… prévu en mai 2016.

Acompte au fast-food et absence de contrats. La quinquagénaire reconnaît avoir fait preuve de "légèreté" vis-à-vis de ce commerçant, père de quatre enfants, qui "fixait les rendez-vous de remise d'argent dans des McDonald's, et ne donnait pas de contrat en échange". Certains prestataires, serveurs, photographe, loueurs de salles ou de voitures, affirment eux-aussi être débiteurs du quadragénaire qui exerçait cette activité depuis 2009, avec un passif déclaré s'élevant officiellement à 150.000 euros. Mardi, l’arnaqueur présumé s'est par ailleurs déclaré en cessation de paiement auprès du Tribunal de commerce de Saint-Etienne, qui devrait se prononcer le 20 mai.

Pas en règle auprès du rectorat. De son côté, le rectorat de Lyon a déclaré qu'un "arrêté de suspension à titre conservatoire" avait été pris mardi à l'encontre de cet enseignant et principal adjoint "à cause de rassemblements de clients mécontents devant l'établissement scolaire". D'autre part, selon le rectorat, l'enseignant "n'a jamais fait de demande d'autorisation d'un cumul d'activité comme il aurait dû".

Me Houda Abada, son avocate, a assuré "comprendre le désarroi des créanciers vis-à-vis de (son) client qui est confronté à des difficultés commerciales, ce qui n'en fait pas un escroc", tandis que son client n’avait pas encore été entendu par la police. Elle a souligné que "cela ne donne pas le droit de s'introduire à son domicile, comme cela a été une nouvelle fois le cas dans la nuit de lundi à mardi", précisant qu’une « plainte a été déposée pour les pillages, saccages et cambriolages qui y ont été commis".