Un cadavre découvert dans le placard : 20 ans de réclusion

© DAMIEN MEYER / AFP
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Les jurés ont suivi les réquisitions de l'avocate général Élodie Torres et confirmé la peine infligée lors du premier procès en février 2014 par la cour d'assises des Pyrénées-Orientales à Perpignan.

Un homme a été condamné en appel à 20 années de réclusion criminelle par la cour d'assises de l'Aude pour un meurtre, dont la victime avait été découverte dans le placard d'une chambre d'hôtel à Argelès-sur-mer (Pyrénées-Orientales). Les jurés ont suivi les réquisitions de l'avocate général Élodie Torres et confirmé la peine infligée lors du premier procès en février 2014 par la cour d'assises des Pyrénées-Orientales à Perpignan.

Une chute mortelle. Dans son verdict, la cour a reconnu Alexandre Bourgeat, 31 ans, coupable d'homicide volontaire. Selon elle, il a martyrisé en mai 2010, Jean-Marie Kleinbauer, 56 ans, lui a donné un coup d'une violence inouïe et l'a étranglé. Comme lors de son premier procès, l'accusé a clamé son innocence. Il a affirmé que la victime était décédée à la suite d'une chute accidentelle de huit mètres. Il a raconté avoir passé la soirée dans l'appartement de "Jo le Belge" à boire avec Kleinbauer, lequel serait sorti sur le balcon pour uriner. C'est alors qu'il serait tombé.

Avec "Jo le Belge", l'accusé a affirmé avoir chargé le blessé dans un fourgon puis, plus tard, avec l'aide d'un autre homme - non identifié - a assuré l'avoir monté au premier étage de l'hôtel où il squattait. Ce n'est que le matin en se rendant compte du décès qu'il a affirmé avoir descendu le cadavre au rez-de-chaussée pour le planquer dans le placard. Lors du premier procès, cet homme, dit "Jo le Belge", avait été condamné à trois ans de prison, dont deux avec sursis pour "non assistance à personne en danger". Il n'avait pas interjeté appel.

"Collabo, non au raciste..." Le corps enveloppé dans des draps et couvertures, le tout ficelé avec de la corde avait été découvert par des ouvriers à l'occasion de travaux de rénovation de l établissement hôtelier. Un mot, écrit de la main de l'accusé, avait été retrouvé sur le corps. Il était notamment : "Collabo, non au raciste..." La version de la chute a été exclue par un premier collège d'experts que la défense a tenté de mettre en doute avec son spécialiste. Selon ce dernier, un médecin-légiste, l'hypothèse accidentelle ne devait pas être totalement exclue pour des raisons médico-légales, notamment en raison de l'état du corps au moment de sa découverte et l'absence de radiographie.