Un banquier fraudeur à Courchevel

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Frédéric Frangeul avec AFP
Un ancien directeur d’agence est soupçonné d’avoir détourné 5 millions d’euros.

L’INFO. C’est une affaire qui met tout le village savoyard de Courchevel en émoi. L'ancien directeur de l'agence de la Banque populaire des Alpes est suspecté d'avoir détourné "plusieurs millions d'euros". Il a été mis en examen pour escroquerie et abus de confiance et placé sous contrôle judiciaire.

Un préjudice de 5 millions. Agé d'une cinquantaine d'années, l’homme avait été entendu par la police judiciaire de Lyon puis mis en examen et placé sous contrôle judiciaire à la fin du mois de juin, selon le parquet de Chambéry confirmant une information du Dauphiné Libéré. "C'est un banquier qui accordait des prêts sans les justifier", a notamment expliqué le parquet. La banque populaire des Alpes a évoqué un préjudice "de l'ordre de 5 millions d'euros".

Employé depuis 30 ans. L'affaire a été découverte au printemps par la banque elle-même dans le cadre de "contrôles classiques", selon un porte-parole. Le directeur d'agence, employé de la banque depuis 30 ans, utilisait depuis 2010 plusieurs dispositifs différents pour détourner des sommes d'argent limitées sans éveiller les soupçons, selon la même source.

Un dispositif élaboré. La technique de fraude du banquier consistait notamment à ouvrir des comptes à des clients fictifs, à réactiver des comptes en sommeil, à accorder des emprunts non justifiés ou à effectuer des mouvements sur des comptes de clients sans leur autorisation. "C'était quelque chose d'assez élaboré, ce qui complexifie la capacité à le détecter", a souligné un porte-parole de la banque. 

Les clients ne seront pas lésés. Une quarantaine de clients ont été concernés par des opérations frauduleuses. Mais "il n'y aura pas de perte pour eux. La banque prend complètement en charge les sommes concernées", a indiqué le porte-parole. "La principale victime, c'est la banque", insiste-t-il.

La banque supportera les pertes. Cette "fraude très significative" n'aura "aucune conséquence" sur la solidité de l'établissement bancaire, qui disposait en 2012 de 1,075 milliard d'euros de capitaux propres, selon la même source.  L'instruction devra notamment déterminer si le suspect disposait de complicité à l'extérieur de la banque.