Fusillade mortelle à Trappes : que s'est-il passé ?

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avec Alain Acco et Jean-Jacques Héry , modifié à
LE POINT - La police pense que l'adolescent de 14 ans a été la victime collatérale d'un règlement de comptes.

Moussa, 14 ans, est mort vendredi, touché par balles à l'abdomen dans un square de Trappes. D'après les informations d'Europe1, la police estime que l'adolescent s'est retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment. L'enquête, elle, progresse. 

Que s'est-il passé ? Les déclarations du porte-parole du ministère de l'Intérieur et l'audition de témoins de la scène permettent d'ores et déjà de reconstituer le film des événements. Vendredi vers 15h30, square Albert Camus à Trappes, un quartier placé en zone de sécurité prioritaire, une Renault Clio noire arrive au pied d'un immeuble. A son bord, certains témoins croient avoir vu un tireur cagoulé et des complices en burqa, le visage presque entièrement caché par le tissu. Si certains  des témoins sont formels, d'autres le sont un peu moins. Le procédé a, en tout cas, déjà été utilisé dans le passé. Le port de la burqa peut ainsi être le moyen idéal pour circuler incognito dans un quartier hostile. Le procédé est également pratique pour cacher des armes.

 Vendredi après-midi, en tout cas, la voiture a pu approcher à moins de dix mètres le pied d'un immeuble sans attirer l'attention. Le tireur a ensuite baissé sa vitre et fait feu en rafales à l'aide d'un pistolet-mitrailleur sur un groupe de jeunes qui se trouvait là. Moussa, 14 ans, est mortellement touché à l'abdomen tandis que Daouda, 17 ans, est légèrement blessé à la jambe. Sur les lieux de la fusillade, plusieurs douilles de 9 millimètres ont été retrouvées. La voiture des auteurs présumés des coups de feu sera, elle, retrouvée incendiée à quelques kilomètres de là.

Le point sur l'enquête. D'après les informations obtenues par Europe1, la voiture depuis laquelle les coups de feu ont été tirés et qui a été retrouvée brûlée avait été volée en Seine-Saint-Denis en début d'année. Les enquêteurs privilégient désormais la piste d'un règlement de comptes entre quartiers de Trappes.

D'autre part, l'audition de plusieurs témoins clés de la scène de la fusillade a permis d'identifier les 6-7 personnes qui se trouvaient au bas de l'immeuble lorsque les coups de feu ont éclatés. Certaines d'entre elles pourraient avoir été la cible des tirs, elles sont donc actuellement recherchées par les enquêteurs pour être entendues. 

Moussa, victime collatérale ? Pour la police, tout indique que Moussa n'était pas la cible des coups de feu : le jeune garçon s'est très probablement retrouvé au mauvais endroit, au mauvais moment, victime collatérale probable d'un règlement de comptes avec lequel il n'avait rien à voir.

Un collégien sans histoires. Apprécié de tous dans son quartier, Moussa est décrit comme consciencieux et bon élève. La semaine dernière, l'ado de troisième révisait son brevet des collèges en Auvergne : il profitait d'un séjour d'études organisé par la mairie de Trappes.

Un rassemblement avant la marche blanche lundi.  Samedi, à Trappes, entre 200 et 300 personnes, dont de nombreux jeunes, ont rendu hommage, en silence et dans le calme, à Moussa. Une marche blanche, plus officielle, aura lieu "lundi vers 18h00".

#RIPMoussa. Sur Twitter vendredi soir, le hashtag #RIPMoussa figurait parmi les sujets de discussions les plus partagés. Parmi les tweets d'hommage au jeune garçon, celui de l'acteur Omar Sy qui a grandi à Trappes. "Mes prières vont à Moussa, 14 ans, victime d'une balle perdue, et mes pensées à sa famille, ses proches. Paix à son âme et paix à Trappes !", a écrit le comédien dans un message partagé près de 3.000 fois.

Un peu plus tard, samedi, le comédien Jamel Debbouze a, à son tout, fait part de sa tristesse et de son sentiment d'injustice pour la victime.