Toulouse : quelques incidents mais moins importants que les nuits précédentes

Le quartier du Mirail est en proie à des échauffourées depuis dimanche soir. (illustration)
Le quartier du Mirail est en proie à des échauffourées depuis dimanche soir. (illustration) © PASCAL PAVANI / AFP
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avec AFP , modifié à
Mardi, des violences ont encore émaillé la soirée dans le quartier du Mirail, où des policiers ont été la cible de jets de briques et des voitures incendiées. Cinq personnes ont été interpellées. 

Des policiers ont été la cible de projectiles et plusieurs voitures voitures ont été incendiées mardi soir dans le quartier du Mirail, théâtre depuis dimanche d'échauffourées nocturnes entre jeunes et policiers, selon la police et des journalistes de l'AFP mais les incidents étaient à 23h de "moindre intensité" que les deux dernières nuits selon la préfecture. Cinq personnes ont cependant été interpellées selon le préfet de Haute-Garonne.

"Cette nuit, les incidents ont connu une moindre intensité que les nuits précédentes dans les quartiers de la Reynerie et de Bagatelle (deux quartiers du Grand Mirail) même si des individus s'en sont pris une nouvelle fois de façon violente aux forces de l'ordre et aux véhicules des habitants du quartier", souligne le préfet Pascal Mailhos dans un communiqué. Selon une source policière, huit véhicules ont été incendiés, tandis que le syndicat Unité SGP Police FO fait état dans un communiqué "d'une vingtaine de véhicules incendiés et de nombreux containers et matériel public dégradés".

Des voitures incendiées. Mardi soir, des policiers ont été épisodiquement la cible de projectiles et au moins 8 voitures ont été incendiées au Mirail, mais les incidents étaient à 23H00 de "moindre intensité" que les deux dernières nuits selon la préfecture.

Six voitures ont été incendiés chez un concessionnaire automobile situé dans le quartier Bellefontaine, qui fait partie du Grand Mirail, un ensemble comptant quelque 40.000 habitants et en proie à de nombreux trafics de drogue et règlements de compte. Une voiture et des conteneurs poubelles ont aussi été brûlés dans le quartier de Bagatelle peu avant minuit, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Dispositif policier. Le quartier de Bellefontaine était survolé par un hélicoptère de la police. Un peu plus tôt dans la soirée, le quartier de la Reynerie était aussi quadrillé par les forces de l'ordre, mais aucune violence n'y avait été signalée en milieu de soirée. 

Un couvre-feu pour les mineurs à l'étude. Sur les 18 personnes interpellées lundi soir, six sont mineurs. La garde à vue a été prolongée mardi pour 16 d'entre eux, dont quatre mineurs, selon le parquet de Toulouse. Tous sont des hommes, le plus âgé a 34 ans. Un ou deux pourraient être jugés en comparution immédiate dès mercredi. La majorité des autres le sera jeudi et vendredi. Mardi soir, la Ville a indiqué qu'elle étudiait avec la préfecture "les conditions juridiques pour établir un arrêté de couvre-feu qui viserait les personnes mineures dans le périmètre des quartiers où ont lieu les violences urbaines" dans le Grand Mirail.

Des échauffourées à la suite d'un suicide. Dimanche, de premières échauffourées avaient opposé une centaine de jeunes aux forces de l'ordre à la Reynerie et à Bellefontaine, des quartiers du Grand Mirail classés en zone de sécurité prioritaire (ZSP). Les violences sont survenues à la suite d'une rumeur selon laquelle des gardiens de la prison de Seysses, au sud de Toulouse, auraient été à l'origine du décès samedi d'un détenu, originaire du quartier. Cet homme de 37 ans était en quartier disciplinaire après avoir agressé un surveillant.

Il venait d'être renvoyé devant la cour d'assises de l'Ain pour des faits criminels, selon le parquet. Mardi après-midi, comme la veille, des détenus de Seysses ont refusé pendant quelques heures de réintégrer leur cellule, selon l'administration pénitentiaire. Une enquête judiciaire a été ouverte pour "recherche des causes de la mort" par le parquet de Toulouse, qui a souligné que l'autopsie avait confirmé que les causes du décès du détenu "sont compatibles avec une mort par pendaison".