Terrorisme : ces attentats auxquels la France a échappé

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Une note de la DGSI indique que trois projets d'attentats, imaginés par des vétérans de Syrie, ont été déjoués en France à Lille, Nice, et en région parisienne.

La menace que constitue le retour dans l'Hexagone des djihadistes français en Syrie se précise. Une note de la Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) indique que, depuis  un an, trois projets d'attentats ont été déjoués en France, à Lille, Nice, et en région parisienne, selon les informations de RTL et du Parisien. D'après la radio, ce document intitulé "Projets d'actions terroristes en lien avec les filières syriennes", fait ainsi état de trois arrestations d'individus alors en pleine préparation d'attentats sur le sol français. 

Le carnaval de Nice visé. En février dernier, les forces de l'ordre interpellent Ibrahim, un jeune homme de 23 ans, à Mandelieu-la-Napoule, sur la Côte d'Azur. Il a passé un an et demi en Syrie, où il a probablement combattu auprès du Front al-Nosra, un groupe rebelle proche d’Al-Qaïda. Lors de son interpellation, il est tout juste rentré en France. Dès le mois de mars, des informations avaient filtré sur le fait que cet homme préparait potentiellement un attentat, et que les enquêteurs avaient saisi trois canettes de boisson énergisante, en réalité remplies d'explosif.

On sait désormais, selon RTL qu'il s'agissait de TATP, un explosif artisanal mais puissant et que Ibrahim avait décidé de cibler le Carnaval de Nice, deux informations qui avaient déjà été évoquées en mars puis en août dernier par Le Parisien et Libération . L'homme est soupçonné d'appartenir à la cellule dite de "Cannes-Torcy". Ce groupe, décrit par le procureur de Paris en octobre 2012 comme la cellule terroriste la plus dangereuse depuis les années 90, est soupçonné de l'attaque à la grenade contre un commerce juif de Sarcelles, dans le Val-d'Oise, en septembre 2012.

Un vétéran de l'Etat islamique arrêté à Créteil. Mohamed, 20 ans, est quant à lui arrêté en juillet dernier. Selon Le Parisien, le jeune Français de Créteil était revenu en France après s'être formé au combat dans les rangs de l'Etat islamique, en Syrie. Selon le quotidien, Mohamed, qui louait sur Internet "les méthodes Merah et Nemmouche" recueillait des informations sur les cibles potentielles en vue d'une attaque kamikaze. Le jeune homme se serait particulièrement intéressé aux représentations chiites en France. Avant son interpellation, ce dernier cherchait à réunir des fonds pour se procurer des armes, dont un fusil automatique et des grenades.

Un apprenti  djihadiste stoppé à Lille. En novembre 2013, c'est à Lille cette fois qu'un suspect est arrêté. Lyes est alors en possession d'une sorte de kit du "parfait apprenti terroriste" : un mode d'emploi expliquant comment produire une bombe ainsi qu'une lettre "en forme de caution religieuse pour commettre une action suicide", selon RTL. On ignore d'où provenaient ces documents et leur degré d'authenticité. On ne sait pas non plus quels étaient les projets précis du suspect.

Bernard Cazeneuve ne dément pas. L'existence de cette note n'a été ni confirmée, ni démentie par le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, invité de la radio de la rue Bayard lundi matin. "Je ne confirme aucune note classifiée. Ce n'est pas moi qui dois les rendre publiques. Le ministre de l'Intérieur comme de la Défense sont soumis à des obligations", a expliqué le ministre avant toutefois d'affirmer "que tous les jours, les services de la sécurité intérieure démantèlent des réseaux et déjouent des actes qui pourraient être dramatiques".