Squarcini : "si on crée une fiche S, c’est qu’on n'a rien sur un individu"

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L'ex-chef du contre-espionnage français était l"invité d'Europe 1, lundi matin.
INTERVIEW

Bernard Squarcini a été directeur de la surveillance du territoire, a dirigé les Renseignements généraux puis la Direction Centrale du Renseignement Intérieur (DCRI) née de la fusion, effective au 1er juillet 2008, de la DST et de la DCRG. Lundi matin, trois jours après les dramatiques attentats terroristes qui ont endeuillé la France, "le Squale", son surnom, était l’invité d’Europe 1.

"Il convient de rassurer la population". Interrogé sur les interpellations qui ont eu lieu dans la nuit de dimanche à lundi, Bernard Squarcini estime que l’on est "dans un message politique. Il convient de rassurer la population, et il faut montrer que quelque chose a changé."



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"Certains des individus incriminés étaient fiché S, ce qui signale leur radicalisation. Mais pour l’ancien grand flic, "si on crée une fiche S, c’est qu’on a rien sur un individu et que l’on veut savoir si cela vaut le coup de lever le doute et de mettre des moyens opérationnels très lourds". Et d’ajouter : "depuis l’affaire Merah, il y a eu une déviation totale de l’utilisation et de la signification d’une fiche S. On est complètement à côté de la plaque".

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"Il y a un artificier dans la nature". La police française a lancé un appel à témoins à l'encontre de Salah Abdeslam (photo) et un mandat d'arrêt international a été délivré par la justice belge. Pour l’ancien grand flic, "il va bénéficier de sa logistique. On est carrément sur une filière franco-belge, issue de Syrie, où les gens se sont entraîné, connu au combat, ont lié une confraternité et sont prêts à mourir les armes à la main. Devant ces gens-là, il y a très peu de choses à faire, sauf les neutraliser. Et, outre cet individu, il y a un artificier dans la nature, qui a joué un rôle très important. Ces ceintures d’explosifs, tout le monde n’est pas capable d’en fabriquer. Ce n’est pas du made in France, cela vient de l’extérieur."

"La Belgique est un point de départ". Quant au fait que la Belgique a servi de base de repli aux terroristes, Bernard Squarcini n‘est pas du tout surpris : "depuis 1994, nous avons un lien très étroit avec la Belgique ! De tout temps, cela a constitué une plateforme logistique en armes, en matériel. Souvent nous avions des gens qui se connectaient sur internet en France, qui ne se connaissaient pas et se rencontrer en Belgique pour faire le djihad. La Belgique est un point de départ".


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