Sacs de gravats mortels sur l'autoroute : deux des trois accusés condamnés à 13 ans de prison

Deux des trois jeunes hommes accusés d'avoir jeté des sacs de gravats du haut d'un pont autoroutier ont été condamnés mardi à treize ans de prison.
Deux des trois jeunes hommes accusés d'avoir jeté des sacs de gravats du haut d'un pont autoroutier ont été condamnés mardi à treize ans de prison. © AFP
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avec AFP , modifié à
Par "jeu", trois jeunes hommes avaient jeté, en 2014, des sacs de graviers et des projectiles depuis un pont sur l'A2, dans le Pas-de-Calais. Une automobiliste allemande avait été tuée sur le coup.

Deux des trois jeunes hommes accusés d'avoir tué une automobiliste allemande en 2014 en lâchant des sacs de gravats du haut d'un pont autoroutier ont été condamnés mardi à treize ans de prison par la cour d'assises du Pas-de-Calais à Saint-Omer. Ils comparaissaient pour "homicide volontaire avec préméditation", dont ils ont été reconnus coupables.

Alcool et stupéfiants. Mathieu B., le troisième jeune, qui était rentré chez lui avant le jet d'un sac ayant provoqué la mort de la passagère, a été condamné à quatre ans de prison pour "mise en danger délibéré d'autrui", dont trois avec sursis assorti d'une mise à l'épreuve et d'une obligation de soins.  L'avocat général, Luc Frémiot, avait requis lundi quinze ans de réclusion criminelle à l'encontre de Julien V. et Valenty C., et cinq ans de prison avec sursis assorti d'une mise à l'épreuve à l'encontre de Mathieu B.

Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 2014, Julien V., 27 ans, Valenty C., 20 ans, et Mathieu B., 23 ans, qui avaient consommé alcool et produits stupéfiants, avaient "par jeu", ont-ils assuré, jeté sur l'A2 à hauteur d'Havrincourt, dans le Pas-de-Calais, des sacs de graviers et des projectiles depuis un pont. L'un de ces sacs avait fracassé le pare-brise d'un fourgon qui se dirigeait vers Bruxelles depuis Paris, tuant sur le coup la passagère, âgée d'une cinquantaine d'années.

Déterminer le ou les auteurs du geste mortel. L'enjeu du procès, qui s'était ouvert jeudi, était de déterminer l'auteur ou les auteurs du geste mortel. Mais Julien V. et Valenty C se sont accusés mutuellement tout au long de ce procès comme ils l'avaient fait pendant toute l'instruction. Me Sophie David, l'avocate de Valenty C., a demandé à la cour, lors de sa plaidoirie, de requalifier le chef d'accusation "d'homicide volontaire avec préméditation" en celui de "violences volontaires ayant entraîné la mort", estimant qu'il n'y avait pas eu de volonté de tuer chez son client.

La défense de Mathieu B., Me Magali Contrafatto, avait quant à elle rappelé que son client n'était plus sur les lieux au moment des faits. "Il n'a jamais varié d'un millimètre dans ses positions. Mon client n'a pas commis un acte criminel et mérite une peine délictuelle", a-t-elle affirmé. Avant que la cour ne se retire pour décider de leur sort, Julien V. et Valenty C. ont exprimé "leurs regrets".