RER : comme une "attaque de diligence"

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et Pierre de Cossette avec AFP , modifié à
Un groupe d'une vingtaine de jeunes a arrêté samedi soir un RER et agressé des passagers.

"C'était rapide, violent et cela avait l'air très organisé". C'est en ces termes qu'un jeune étudiant raconte l'agression dont il a été victime samedi soir, dans l'Essonne. Un groupe d'une vingtaine de jeunes a en effet attaqué une rame du RER D au niveau de la gare de Grigny-Centre. Huit à neuf victimes de vols avec violence ont été recensées mardi à la mi-journée et six plaintes déposées, a-t-on appris de source policière, alors qu'aucune interpellation n'avait été annoncée.

Du bruit et des cris. C'est vers 22 heures, en gare de Grigny-Centre qu'entre 20 et 30 personnes sont entrées dans une rame et ont commencé à voler portables et argent aux passagers. "J'étais dans le RER en direction de Corbeil-Essonnes, et à Grigny nous avons entendu beaucoup de bruit et de cris et nous avons vu des gens courir sur les quais", a déclaré ce jeune homme.

"Ils se sont mis à nous demander tout ce qu'on avait sur nous : papiers, portables, portefeuilles, sac, etc. (...) Ils ont infiltré tous les wagons en même temps et sont sortis. Donc c'était un minimum préparé", commente Nicolas au micro d'Europe 1.

Coup de poing et gaz lacrymo. "Moi j'ai pris un coup de poing et du gaz lacrymogène dans les yeux. Ils ont arraché le sac à main de mon amie et m'ont pris mon argent. C'était rapide, violent et cela avait l'air très organisé", a ajouté ce jeune étudiant. Après avoir tiré le signal d'alarme, les jeunes gens, qui avaient le visage dissimulé, sont en effet passés de wagon en wagon et ont attaqué "le plus de monde possible", a détaillé un autre passager.

"On a l'impression qu'on se trouve dans une banque et qu'on se fait braquer. On est dans un transport public, on pense rentrer tranquillement chez soi, en plus le wagon est rempli, loin d'être vide, donc on se sent en sécurité. Donc d'un coup, une bande cagoulée qui vous attaque, qui vous maltraite, qui vous prend vos affaires, on a l'impression d'être dans un film", se souvient Nicolas.

"Ce n'est pas habituel". Du côté des policiers, c'est l'indignation qui demeure. "Cela ressemble à une attaque de diligence de l'époque moderne", a estimé une source policière. "De cette ampleur, ce n'est pas habituel", a-t-elle ajouté. Un dispositif policier renforcé devait être mis en place à partir de 15h mardi et jusqu'à nouvel ordre. L'enquête a été confiée à la Sûreté départementale.