Procès Bettencourt : l’expertise médicale au cœur des débats

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Noémie Schulz avec , modifié à
La quatrième semaine d'audience débute lundi avec l'audition des médecins qui ont expertisé Liliane Bettencourt et qui ont conclu qu'elle souffrait de démence sénile.

Journée cruciale au procès Bettencourt. La quatrième semaine de débats débute lundi avec l'audition des médecins qui ont expertisé la milliardaire et qui sont arrivés à la conclusion qu'elle souffrait d'une démence sénile. Il s’agit donc d’un point très sensible car toute l'affaire Bettencourt pour abus de faiblesse repose sur l'état de santé supposé de la vieille dame. Or, ces expertises ont été très contestées, notamment celle réalisée en juin 2011, que les avocats de la défense rejettent totalement.

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A peine réveillée, Liliane Bettencourt examinée. C’est d'abord les conditions dans lesquelles cette expertise a été réalisée que dénoncent les avocats. Il est à peine 8 heures du matin quand le juge Jean-Michel Gentil se présente, sans avoir pris rendez-vous, au domicile Liliane Bettencourt. A cette heure, l'octogénaire est encore au lit. C'est donc à peine réveillée, et très stressée par cette visite surprise, qu'elle va répondre aux questions de plusieurs médecins.

L’entretien dure plus de deux heures. Deux heures durant lesquelles, Liliane Bettencourt n'a pas mis ses appareils auditifs. Or, la vielle dame, alors âgée de 88 ans, entend très mal. Son infirmer doit donc lui répéter, en criant, la plupart des questions.

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La proximité d’un des expertes avec le juge Gentil. Mais c’est surtout la personnalité de l’un des experts qui choque les avocats de François-Marie Banier et de Patrice de Maistre. Sophie Gromb, médecin réputée et chef du service de médecine légale du CHU de Bordeaux est aussi une amie proche du juge Gentil. Elle a d'ailleurs été témoin de son mariage avec la procureure Isabelle Raynaud, célébré en 2007, à Mérignac, en Gironde.

Pour la défense, son expertise est donc forcément orientée, conforme à ce que voulait le magistrat, qui s'est d’ailleurs appuyé dessus pour ouvrir une information judiciaire. Les avocats de la milliardaire valident en revanche ce travail effectué par cinq médecins, qui ont tous conclu à une démence sénile de la vieille dame, depuis 2006.