Procès Air France : 2 à 4 mois de prison avec sursis requis contre cinq des prévenus

Air France, chemise arrachée crédit : PHILIPPE LOPEZ / AFP - 1280
Des peines de 2 à 4 mois de prison avec susris requises pour cinq salariés d'Air France © PHILIPPE LOPEZ / AFP
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avec AFP , modifié à
Le procès de la "chemise arrachée" touche à sa fin, le parquet a requis de 2 à 4 mois de prison avec sursis pour cinq des prévenus.

Deux à quatre mois de prison avec sursis ont été requis contre cinq salariés d'Air France jugés devant le tribunal correctionnel de Bobigny pour l'épisode de la "chemise arrachée" du DRH. Le procureur a demandé au tribunal de condamner à 1.000 euros d'amende les dix autres prévenus, poursuivis pour des "dégradations" lors de la manifestation du 5 octobre 2015 devant le siège d'Air France à Roissy, qui avait dégénéré et dont les images avaient fait le tour du monde. Le jugement a été mis en délibéré au 30 novembre. 

Des cadres d'Air France malmenés. Les faits se sont produits le 5 octobre, en marge d'une manifestation contre un projet de restructuration d'Air France visant à supprimer 2.900 emplois pour redresser sa compétitivité. Après avoir forcé le portail d'accès au siège de la compagnie aérienne à Roissy, une centaine de manifestants ont envahi la salle où la direction était en train de présenter le plan en comité central d'entreprise.

Le directeur des ressources humaines Xavier Broseta et celui de l'activité long courrier, Pierre Plissonnier, avaient été malmenés lors d'un mouvement de foule, de même que certains des vigiles assurant leur protection. C'est à ce moment-là que leurs chemises avaient été arrachées par la foule hostile, massée à l'extérieur du bâtiment, alors qu'ils tentaient de fuir les lieux.

Un procès sous haute tension. Fin mai, le procès s'était ouvert en pleine épreuve de force entre la confédération de Montreuil et le gouvernement sur la loi Travail. Renvoyé à la rentrée, il s'est réouvert à Bobigny mardi où la pression n'est pas retombée. Par exemple, mettant les incidents sur le compte d'un "effet de meute", le procureur a ironisé sur les dénégations des prévenus, pourtant identifiés par l'enquête de police sur la base des innombrables images versées dans la procédure. "Tous vous font des descriptions d'eux-mêmes avec des délicatesses de libellules, des entrechats de danseuses. Je ne crois pas à cette réunion de colibris délicats", a dit M. Bourion, qui a scandalisé la défense en qualifiant d'"hyperprotéinés" ces prévenus à la forte carrure.