Perpétuité requise contre un homme accusé d'avoir violé et tué une septuagénaire

Gilles Fruminet encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour le viol et le meurtre d'une septuagénaire.
Gilles Fruminet encourt la réclusion criminelle à perpétuité pour le viol et le meurtre d'une septuagénaire. © AFP
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avec AFP , modifié à
Gilles Fruminet est accusé d'avoir violé et tué une femme de 75 ans, en 2001, en Moselle. Il encourt la réclusion criminelle à perpétuité.

La réclusion criminelle à perpétuité, assortie de 22 ans de sûreté, a été requise vendredi à Epinal à l'encontre de Gilles Fruminet, 59 ans, jugé pour la troisième fois pour avoir violé et tué une femme de 75 ans, en 2001, dans un village de Moselle.

L'horreur. "Madeleine Strauch ne s'attendait pas à finir sa vie le crâne brisé, le corps partiellement carbonisé, allongée sur un lit maculé de sang, de suie, d'urine et de sperme", a martelé le représentant du parquet Jérôme Pauzat, qui a également requis que le nom de l'accusé soit inscrit au fichier des criminels sexuels. "Convaincu" de la culpabilité de l'accusé, l'avocat général a rejeté la thèse avancée par Gilles Fruminet, qui n'a reconnu qu'une relation sexuelle consentie avec la victime, et affirme qu'elle a été tuée par un complice lors d'un cambriolage qui aurait mal tourné.

Selon Jérôme Pauzat, il est difficile de concevoir que Madeleine Strauch "ait pu donner son consentement alors même que M. Fruminet était entré par effraction à son domicile" et "avait fait irruption dans sa chambre par surprise".

Un troisième procès. C'est la troisième fois que l'accusé est jugé pour ces faits. Il a d'abord été condamné à 30 ans de réclusion criminelle à Metz en 2011, puis à la perpétuité assortie d'une période de sûreté des deux tiers, à Nancy, en 2013, à l'issue d'un procès en appel. Cette période de sûreté étant cependant plus longue que ce que prévoit le code pénal, l'accusé a obtenu de la Cour de cassation qu'elle annule le verdict, ce qui a entraîné l'organisation d'un troisième procès, cette fois à Epinal.

Identifié grâce à son ADN. Le corps de la victime avait été retrouvé le 3 septembre 2001 sur son lit, dans sa maison incendiée à Sémécourt, en Moselle. La septuagénaire présentait une trace de coup au niveau de la tempe et du sperme non identifié avait été retrouvé sur ses draps. Faute de suspect, l'enquête avait abouti à un non-lieu en novembre 2005, mais l'identification de traces d'ADN en 2007 avait permis de rouvrir les investigations, et l'interpellation de Gilles Fruminet, en détention depuis 2008. Alors âgé d'une vingtaine d'années, l'accusé avait déjà été condamné en 1978 à 15 ans de réclusion criminelle pour meurtre et tentative de meurtre par la cour d'assises des Vosges. Le verdict est attendu en début de soirée.