Orly : elle accusait son compagnon de projeter un attentat, six mois avec sursis

La jeune femme a été condamnée lundi à six mois d'emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Créteil.
La jeune femme a été condamnée lundi à six mois d'emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Créteil. © JACQUES DEMARTHON / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
L'homme avait été arrêté à Orly jeudi dernier. La jeune femme a été condamnée lundi à six mois d'emprisonnement avec sursis par le tribunal correctionnel de Créteil.

Elle avait affirmé que son compagnon prévoyait "un attentat" à Orly pour l'empêcher de prendre un vol après une dispute : le tribunal a condamné lundi une femme à six mois d'emprisonnement avec sursis pour un acte "complètement disproportionné" selon le procureur.

"Dans le contexte actuel", demande le tribunal correctionnel de Créteil (Val-de-Marne) à cette jeune femme de 28 ans, "qu'est-ce qu'il vous est passé par la tête Madame ?" "J'ai extrêmement honte de ce que j'ai fait", répond-elle, voix tremblante et tête baissée. À ses côtés dans le box, son compagnon, père de leur fils de deux ans. Le couple n'échange pas un regard.

"J'ai peur qu'il fasse une bêtise"

Jeudi, alors que l'homme de 34 ans s'apprêtait à embarquer sur un vol pour Barcelone, "pour un concert" précise-t-il, elle a appelé Aéroports de Paris, en se faisant passer pour la soeur de son compagnon. "Il a des propos bizarres, il dit qu'il va faire un attentat, il est à Orly... J'ai peur qu'il fasse une bêtise", dit-elle au téléphone, rappelle la présidente du tribunal.

La police est alertée, l'homme interpellé, et, souligne le procureur, la dénonciation calomnieuse s'avère être "corroborée" puisqu'un couteau est trouvé dans son sac.

A la barre, comme il l'avait déjà fait devant les enquêteurs, l'homme explique qu'il tient un food-truck, et qu'il a donc habituellement ce couteau rétractable sur lui. Ce jour là dit-il, il a "carrément oublié" l'avoir dans son sac. Placé en garde à vue jeudi après son arrestation, il est ensuite resté en détention jusqu'à son procès.

"J'ai jamais imaginé les proportions que ça prendrait"

"J'ai jamais imaginé les proportions que ça prendrait", dit aussi sa compagne depuis le box. Elle évoque une tendance à la dépression, sa "jalousie" et un contexte de relation de couple très compliqué.

"La PAF (Police aux frontières) a d'autres fonctions que d'accompagner un couple qui va mal", note le procureur, qui a requis, en plus de la peine d'emprisonnement avec suris, une obligation de suivre des soins et un stage de citoyenneté pour la jeune femme.

Pour son compagnon, il a demandé 75 jours amende à dix euros (il doit payer 750 euros d'amende sous peine de passer un jour en détention par jour non payé), et l'interdiction de porter une arme pendant trois ans.