Nouvelle-Calédonie : un maire mis en examen pour achat de voix

Harold Martin, Nouvelle-Calédonie, Nouméa crédit : MARC LE CHELARD / AFP - 1280
Harold Martin est de nouveau mis en examen © MARC LE CHELARD / AFP
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avec AFP , modifié à
Après avoir été condamné en 2015, le maire de Païta est de nouveau mis en examen pour achat de voix.

Le maire de Païta, Harold Martin (LR), ancien président du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, a été mis en examen pour obtention de suffrages à l'aide de dons ou de promesses, lors de la campagne des municipales de 2014, a-t-on appris de sources concordantes.

Le maire et son adjoint mis en examen. L'information, révélée par la radio NC Première, a été confirmée par le parquet et par l'intéressé. "J'ai été mis en examen pour achat de voix, mais je n'ai pas eu connaissance du dossier. On m'a dit que la raison était que le parquet était pressant. Je suis très étonné par cette méthode", a déclaré Harold Martin, 62 ans.

Le premier adjoint du maire a également été mis en examen. Selon des sources proches du dossier, il est reproché à Harold Martin d'avoir distribué de l'argent, d'avoir fait des cadeaux ou d'avoir promis des embauches à des électeurs de Païta (banlieue de Nouméa), à l'occasion de la campagne électorale des élections municipales de mars 2014. Une instruction avait été ouverte après des signalements à la gendarmerie faits par des habitants.

Des soupçons depuis 2014. "Toute la gestion de la commune est basée sur le clientélisme. Je suis satisfait que la justice et la police fassent leur travail de manière indépendante et efficace", a déclaré à l'AFP, Frédéric de Greslan (centre-droit), chef de file de l'opposition au conseil municipal. Battu au second tour avec 286 voix d'écart, ce dernier avait obtenu en octobre 2014 l'annulation du scrutin avant qu'il ne soit finalement confirmé par le Conseil d'Etat en juin 2015 à la suite d'un appel de Martin. Frédéric de Greslan avait mis en cause diverses initiatives de l'équipe de Harold Martin, maire depuis 1995, telles que la diffusion d'une brochure, l'organisation de cérémonies et des déclarations médiatiques.

Déjà condamné en 2015. Figure de la droite non indépendantiste depuis plus de 30 ans, Harold Martin est également élu du Congrès de Nouvelle-Calédonie et a présidé le gouvernement local entre 2007 et 2009 et de 2011 à 2014. En novembre 2015, il a été condamné à trois ans de prison dont deux avec sursis pour favoritisme et prise illégale d'intérêt, dans une affaire d'attribution de marché public. Son procès en appel devrait avoir lieu en décembre. Il est également sous le coup d'une autre mise en examen pour prise illégale d'intérêt au sujet de la vente de terrains sur la commune de Païta.