Nantes : les corps soigneusement enterrés

Cinq corps ont été retrouvés dans la maison familiale à Nantes.
Cinq corps ont été retrouvés dans la maison familiale à Nantes. © GOOGLE MAPS
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avec Pierre de Cossette , modifié à
Les cinq corps retrouvés enterrés jeudi se trouvaient dans des sacs de jute avec de la chaux.

La plongée dans un drame familial particulièrement sordide se poursuit. Les fouilles menées jeudi ont permis de retrouver cinq corps sous la terrasse, dans le jardin de la maison où vivait la famille Dupont de Ligonnes. Il s'agit, selon les premières constatations, "probablement" des corps d'Agnès, la mère, des deux fils aînés, Arthur et Thomas, de sa fille Anne, âgée de 16 ans, et de Benoît, âgée de 13 ans. Les cadavres des deux chiens du couple ont été également découverts.

Vendredi après-midi, seuls les corps d'Agnès Dupont de Ligonnès, 48 ans, et de Thomas, 18 ans, ont été officiellement autopsiés et identifiés.

Les corps avaient été soigneusement enterrés dans des sacs de jute et avec de la chaux vive, le tout acheté peu avant, ont indiqué vendredi des sources concordantes. Les cinq cadavres se trouvaient sous la terrasse, construite en surplomb du jardin. Des espaces vides avaient été remplis d'objets encombrants, de planches et c'est seulement une fois ces espaces vidés et après avoir creusé la terre, que les enquêteurs ont découvert, jeudi matin, un premier sac de toile de jute et des traces de chaux.

Tués par armes à feu

Il n’y aurait pas d’autres dépouilles dans la fosse où ont été retrouvés les cinq corps, selon le procureur. L'identification des corps et la détermination des causes de leur décès, "vraisemblablement par arme à feu", ne seront confirmées qu'à l'issue des autopsies. Pour le moment, l'autopsie a révélé que la mère, Agnès, ainsi que Thomas ont été atteints chacun de deux balles à la tempe, probablement par une carabine 22 Long Rifle. Le père de famille possédait une telle arme.

La famille Dupont de Ligonnes n'avait jamais fait parler d'elle publiquement avant le signalement de sa disparition inexpliquée le 4 avril. Mais elle avait laissé des messages "délirants et contradictoires", a précisé le procureur. Certains expliquaient la déscolarisation des enfants, d'autres indiquaient qu'ils émigraient en Australie. Le père de famille, qui est toujours activement recherché, aurait également écrit à certains de ses proches. Dans cette lettre, il annonçait qu'il était agent secret pour le compte des Etats-Unis et qu'il devait se rendre outre-Atlantique pour un procès important, lié à la drogue.

Des messages étranges

Selon les informations d'Europe 1, le père de famille avait également appelé l'employeur de sa femme, indiquant dans un premier temps qu'elle souffrait d'une gastro-entérite. Deux jours plus tard, le patron de la mère de famille a reçu un SMS dans lequel Agnès expliquait être hospitalisée. Tout en interdisant à son chef de l'appeler sur le portable. Et ce, avant de recevoir, la semaine suivante, une lettre de démission assez mystérieuse dans laquelle la quinquagénaire expliquait qu'elle allait déménager pour suivre son mari en Australie.

Par ailleurs, aucune trace de lutte ou de violence n'a pour le moment été constatée au domicile où toutes les armoires avaient été vidées, a précisé le parquet. Mais des tâches brunâtres auraient été observées par les enquêteurs dans la maison. Les tours d'ordinateurs ont visiblement disparu.

Si vous disposez d'informations sur cette affaire, vous pouvez contacter les enquêteurs en téléphonant au 02.53.46.74.20.