Nancy : 20 clients d’un hôtel à la rue, après un "swatting"

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Photo d'illustration © AFP / KENZO TRIBOUILLARD
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Un hôtel de Nancy, en Meurthe-et-Moselle, a été victime d’un canular téléphonique, samedi. Une vingtaine de clients se sont retrouvés sur le trottoir, en pleine nuit.

Le coup était bien rôdé. Vers 3h30, dans la nuit de samedi à dimanche, un adepte du "swatting" s’est joué de la crédulité du réceptionniste d’un hôtel du centre-ville de Nancy, en Meurthe-et-Moselle. Et a entrainé l’évacuation d’une grande partie des clients, rapporte L’Est Républicain.

La ligne du commissariat usurpée. Afin de rendre crédible son appel, le mauvais farceur n’a pas hésité à se faire passer pour un policier. Ayant réussi à pirater la ligne du commissariat, il a même demandé au standardiste de vérifier si le numéro de téléphone s’affichant correspondait bien à celui de l’hôtel de police.

Une fois sa victime mise en confiance, l’individu a alors indiqué qu’un dangereux suspect, recherché par la police, occupait l’une des chambres de l’établissement. Puis il a intimé au réceptionniste de faire évacuer les clients, prétextant un assaut imminent des forces de sécurité.

Ventre à terre, sur le trottoir. Pris de panique, l’employé s’est exécuté en déclenchant l’alarme incendie de l’hôtel. Réveillés en sursaut, une vingtaine de clients se sont alors retrouvés à la rue. Le faux policier a ensuite ordonné qu’ils se couchent au sol, à plat ventre… Avant de leur "souhaiter une bonne nuit". C’est en entendant cette dernière phrase que le standardiste a compris avoir été piégé.

La police a été chargée de l’enquête et devra notamment découvrir par quels moyens le plaisantin a pu faire usage du numéro de téléphone du commissariat.

Une mauvaise blague importée des USA. Ce type de canular téléphonique, le "swatting", arrive des Etats-Unis, d’où il tire son nom de l’acronyme "SWAT" qui désigne l’unité d’élite de la police américaine.

L’objectif de cette blague de mauvais goût ? Voir débarquer l’unité d’intervention au domicile de la cible. Peu importe le prétexte (faux drame familial, fusillade, etc.), l’important est d’inventer un scénario suffisamment plausible et avec moult détails.

Un délit puni par la loi. Existant depuis 2008, le swatting est devenu un véritable phénomène de mode. En France, l’auteur d’un tel canular téléphonique risque deux ans d'emprisonnement et 30 000 euros d'amende, selon Maître Thierry Vallat, interrogé par Europe 1 en février dernier.

Si la condamnation à une peine de prison ferme demeure rare, l'arsenal de l'article 322-14 du code pénal permet toutefois de condamner l'auteur d'un "swatting" à une peine d'intérêt général. Enfin, celui-ci peut aussi être contraint à rembourser les frais liés à l'intervention des forces de l'ordre, notamment si l'Etat se constitue partie civile.