Savoie : retour au calme au centre de détention d'Aiton, après une mutinerie

Des détendus ont mis feu à des matelas, image d'illustration
Des détendus ont mis feu à des matelas, image d'illustration © ATTA KENARE / AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Le centre de détention d'Aiton a été le théâtre d'une mutinerie dimanche. Des détenus ont déclenché un incendie. Le calme est finalement revenu dans la soirée.

Une trentaine de détenus ont déclenché un incendie au centre de détention d'Aiton, en Savoie, en milieu d'après-midi, a-t-on appris auprès de la préfecture du département. Les forces de l'ordre ont finalement réussi à ramener le calme et tous les détenus ont rejoint leurs cellules.

50 cellules hors d'usage. "Les équipes régionales d'intervention et de sécurité (ERIS) (venues de Lyon) ont repris la main et l'incident est clos", a indiqué le sous-préfet de permanence. Il y a un seul blessé léger mais des dégâts importants sont à déplorer dans deux sections du centre de détention : 50 cellules sont hors d'usage, précise de son côté le procureur d'Albertville, Jean-Pascal Violet, qui a ouvert une enquête pour destruction par incendie. Une expertise est en cours, notamment concernant le contrôle des serrures. Des transferts de détenus vont s'organiser et au moins un détenu a été placé en garde à vue suite à des échanges avec les ERIS, selon le syndicat UFAP-UNSa Justice.

Des détenus ont mis le feu à des matelas. Dimanche, en milieu d'après-midi, une trentaine de détenus avaient déclenché un incendie depuis une salle d'activité qu'ils occupaient à un étage du bâtiment en "mettant le feu à des matelas", avait indiqué le parquet d'Albertville plus tôt dans la journée. Jusqu'à 52 pompiers avaient alors été mobilisés pour procéder au "désenfumage sous pression" du bâtiment, devant "l'inefficacité du système de la prison", selon le procureur Jean-Pascal Violet. 

La deuxième mutinerie en un peu plus d'un mois. Le centre de détention d'Aiton "compte 200 places et n'est pas affecté par la surpopulation", selon le ministère de la Justice. Le 7 septembre, des incidents avaient déjà éclaté au sein de ce centre de détention quand neuf détenus avaient refusé de regagner leurs cellules après la promenade. Ils avaient cassé un lavabo et un téléphone dans la cour, et mis le feu à des papiers. Il n'y avait pas eu de blessé. Le 25 septembre, à Valence dans la Drôme, des détenus du centre pénitentiaire avaient refusé de regagner leur cellule pendant quelques heures, après avoir dérobé un jeu de clefs à un gardien et tenté de mettre le feu à des matelas. 

"Le manque d'effectifs est favorable pour imposer leur loi". Face à la multiplication de ces incidents, le Syndicat pénitentiaire des surveillants (SPS) estime dans un communiqué que "les détenus ne sont pas dupes et ont bien conscience que le manque d'effectifs leur est favorable pour imposer leur loi". Selon lui, il manquerait 15 à 30 surveillants dans chaque établissement de la région Auvergne-Rhône-Alpes.