Mort d'un patient à l'hôpital de Bourges : information judiciaire ouverte

Le patient âgé alors de 60 ans et "en pleine forme", selon sa fille Emilie Latour, était entré le 14 janvier au matin au bloc opératoire.
Le patient âgé alors de 60 ans et "en pleine forme", selon sa fille Emilie Latour, était entré le 14 janvier au matin au bloc opératoire. © ALAIN FOUGERAY / AFP
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avec AFP , modifié à
Le procureur de la République de Bourges a ouvert une information judiciaire après la mort d'un patient de 60 ans, lors d'une banale opération de la prostate en janvier dernier.

Une information judiciaire a été ouverte lundi par le procureur de la République de Bourges après le décès d'un retraité lors d'une intervention bénigne à la prostate pratiquée, en janvier dernier, par un chirurgien aux méthodes brutales, selon la famille. "J'ai ouvert une information judiciaire contre X pour homicide involontaire afin de savoir ce qu'il s'est passé lors de cette opération", a indiqué mardi le procureur de la République, Vincent Bonnefoy, confirmant une information du Berry Républicain.

Une importante hémorragie. "Il faut savoir si ce décès est consécutif à un aléa thérapeutique difficilement maîtrisable ou s'il y a eu une faute pénale" de la part du chirugien-urologue, qui, depuis les faits, a été suspendu par l'Agence régionale de santé, a ajouté le procureur. Le patient âgé alors de 60 ans et "en pleine forme", selon sa fille Emilie Latour, était entré le 14 janvier au matin au bloc opératoire du centre hospitalier de Bourges pour une intervention à la prostate, sous anesthésie régionale. Il était décédé quelques heures plus tard d'un arrêt cardiaque, après une importante hémorragie.

Un chirurgien "agité, en colère". Ce retraité avait été incinéré sans autopsie préalable et la famille avait découvert par hasard que l'urologue avait été suspendu de toute activité au bloc. Elle avait alors déposé plainte le 3 mars contre le chirurgien. Une enquête préliminaire avait été ouverte dans la foulée. Selon le rapport de l'anesthésiste adressé à la direction, le jour de l'opération, le chirurgien était entré au bloc "agité, en colère". Il avait procédé à l'intervention pour enlever un nodule à la prostate en effectuant des gestes "violents", qui avaient fini par percer la vessie selon l'anesthésiste, avec des pertes de sang "effroyables".

"Une véritable boucherie". L'anesthésiste et des membres de l'équipe médicale s'étaient réunis après l'intervention et avaient estimé que "cette intervention était une véritable 'boucherie' indigne de n'importe quel bloc opératoire", est-il écrit dans le rapport. L'avocate de l'urologue, Amélie Chiffert, avait rétorqué en dénonçant notamment des "accusations opportunistes" et "très rapides", semblant révéler des "difficultés relationnelles" vis-à-vis du chirurgien.