Basse-Normandie : un médecin suspendu après la mort d'un nourrisson

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La famille du bébé a souhaité déposer plainte contre le médecin incriminé, suspendu un an, dont six mois avec sursis. © @ change.org
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Un médecin urgentiste a été suspendu pour un an, dont six mois avec sursis, après avoir prescrit du Doliprane à un bébé dont il ignorait les antécédents de santé.

Le Conseil régional des médecins de Basse-Normandie a suspendu le 30 septembre dernier un médecin urgentiste pour un an, dont six mois avec sursis, après la mort d’un bébé vraisemblablement due à une surdose de Doliprane, révèle ce mardi le magazine L’Express. Il est reproché au praticien de ne pas avoir suffisamment interrogé la mère de l’enfant sur l’état de santé du nourrisson avant de faire sa prescription.

Deux cuillères de paracétamol. La scène se déroule dans la nuit du 4 au 5 mai. Le médecin, qui travaille pour le Samu d’Alençon, reçoit l’appel d’une mère qui indique que son enfant  a "une fièvre à 40°C et une respiration rapide". Le praticien indique une prise de Doliprane, et, après avoir un moment hésité sur le dosage à prescrire, comme le révèle un enregistrement de la conversation transmis à la Chambre Disciplinaire de l’Ordre des Médecins, préconise deux cuillères à café pour ce bébé de 6 kilos, la mère n’ayant sous la main que du paracétamol en sirop, et sans pipette pour pouvoir le doser.

Un souffle au cœur. La dose finalement donnée au nourrisson n’est pas connue, précise L’Express, mais plus tard, l’enfant est admis aux urgences dans un état comateux avant de décéder fin juin. L’Agence régionale de Santé (ARS), à l’origine d’une plainte déposée contre le médecin, n’a pas précisé les conditions exactes de son décès, mais le Conseil de l’Ordre a déploré que la praticien n’ait pas suffisamment questionné la mère, ce qui lui aurait permis de savoir que "l'enfant était né prématurément à 35 semaines, qu'un rappel de vaccins avait été fait la veille et qu'un souffle cardiaque avait été diagnostiqué à cette occasion".

Le médecin fait appel. La famille du bébé a également déposé plainte contre le médecin, mais celle-ci a été classée sans suite. L’avocat du praticien a précisé que ce dernier allait faire appel de sa suspension, signalant notamment que d’autres professionnels, non sanctionnés par l’ARS, ont été consultés par la mère du nourrisson, dont le décès est intervenu "dans des conditions inconnues", souligne-t-il encore auprès de l’hebdomadaire.