Mort du petit Iliyès : peines de prison avec sursis et d'amende requises

Les forces de police devant l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul en 2008.
Les forces de police devant l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul en 2008. © STEPHANE DE SAKUTIN / AFP
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Une infirmière, un cadre de santé , l'APHP et le pharmacien de l'établissement sont poursuivis pour homicide involontaire huit ans après la mort d'un enfant de trois ans.

Le parquet a requis mardi six mois de prison avec sursis à l'encontre d'une infirmière et d'une cadre de santé, poursuivies pour homicide involontaire après la mort à l'hôpital d'un enfant de trois ans la veille de Noël 2008 à cause d'une erreur de perfusion. Dans son réquisitoire, la magistrate du parquet a souligné les "graves défaillances qui ont émaillé le circuit du médicament".

Une amende de 100.000 euros a été requise contre l'Assistance publique hôpitaux de Paris et concernant le pharmacien de l'établissement, la magistrate du parquet s'en est rapportée à l'appréciation du tribunal correctionnel de Paris. Face aux problèmes d'organisation que connaissait l'établissement, "certes tout n'a pas été fait", mais le pharmacien "n'a pas été inactif", a estimé la procureur Alexandra Savie. Si bien que pour le parquet, il existe un "doute" le concernant.

" Ce n'est pas un accident, pas un aléa. Nous savons que ça aurait pu être évitable. "

Admis à l'hôpital Saint-Vincent-de-Paul (Paris XIVe) le 24 décembre 2008 au matin pour une angine, Ilyès est mort après s'être fait perfuser du chlorure de magnésium, au lieu d'un soluté de réhydratation "B46". Persuadée qu'elle avait pris du B46, l'infirmière a reconnu qu'elle n'avait pas vérifié l'étiquette du flacon qui ressemblait fort à celui du soluté de réhydratation.

Un produit acheminé par erreur. Le chlorure de magnésium, un produit qui n'est jamais utilisé tel quel et sert à préparer des solutions nutritives, n'aurait jamais dû se trouver dans le service. Il a été acheminé par erreur dans le service de pédiatrie.

"On doit lire les prescriptions, lire les étiquettes", a plaidé l'avocate de la famille du petit garçon, Me Anne-France Roux. La mort d'Ilyès "n'est pas un accident, pas un aléa, nous savons que ça aurait pu être évitable", a-t-elle souligné.

Les différents rapports effectués dans le cadre de cette affaire ont mis en évidence l'absence de recensement précis des produits qui arrivaient dans le service. Le procès se poursuit mercredi, avec les plaidoiries de la défense. Le jugement devrait ensuite être mis en délibéré.