Meuse : 3 ouvriers fauchés par un train

Les ouvriers d'Alstom travaillaient au bord d'une voie ferrée d'essai séparée par une barrière métallique de la voie SNCF.
Les ouvriers d'Alstom travaillaient au bord d'une voie ferrée d'essai séparée par une barrière métallique de la voie SNCF. © EUROPE 1/ FREDERIC MICHEL
  • Copié
avec Fabien Thelma et Frédéric Michel , modifié à
Ils faisaient des tests sur une voie spéciale quand ils ont été percutés. Une enquête est lancée.

Les trois salariés du groupe Alstom étaient en train de travailler sur une voie spécialement louée au réseau RFF pour effectuer des tests quand ils ont été fauchés à la sortie d'une courbe par un train lui-même propriété d'Alstom. L'accident a eu lieu jeudi matin vers 8h35, à proximité de Bar-le-Duc, entre Loxéville et Willeroncourt, dans la Meuse. Les trois victimes étaient tous des pères de famille.

Les victimes, qui arrangeaient le ballast sous les voies, ont été percutées par un train qui effectuait des essais sur une voie parallèle à la ligne de TGV Paris-Strasbourg, qui n'est pas empruntée par les trains de voyageurs réguliers. Cette portion de 11 kilomètres de ligne a été louée par Réseau ferré de France (RFF) cet été à Alstom pour 15 ans pour leur permettre de faire des essais de matériel.

Une zone prévue pour garantir la sécurité des ouvriers

Sept autres employés qui travaillaient avec les victimes sont choqués mais n'ont pas été blessés. Tout comme la vingtaine d'ingénieurs d'Alstom qui supervisaient les essais à l'intérieur du train. Ils ont tous été transférés à Willeroncourt et pris en charge par la cellule psychologique des sapeurs-pompiers.

Pour le président de RFF, Hubert du Mesnil, cet accident est d'autant plus "révoltant" que l'accident s'est produit sur une section qui avait été justement louée pour permettre aux ouvriers de travailler en toute sécurité. Et il s'agissait du premier test effectué depuis le début de la semaine.

Un problème de communication ?

Comme ils étaient habitués à entendre passer des trains à proximité, mais de l'autre côté d'un grillage, les ouvriers n'ont sans doute pas vu venir le danger. Une enquête judiciaire a été ouverte et le parquet s'est rendu sur place pour déterminer les causes du drame. Il s'agira notamment de déterminer s'il y a eu un problème de communication entre le conducteur du train d'Alstom et les ouvriers présents sur le terrain.

Un cordon de sécurité a été mis en place par les gendarmes à proximité du lieu de l'accident. Entre 60 et 80 sauveteurs et un hélicoptère de la gendarmerie ont été déployés sur la zone de l'accident où le trafic sur la ligne TGV a été momentanément interrompu. Les trains circulaient depuis la fin de la matinée à vitesse réduite dans ce secteur.