Lutte antiterroriste : les agents SNCF et RATP habilités à fouiller les bagages

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Pierre de Cossette et M.-A.B. , modifié à
Le ministre de l'Intérieur a annoncé lundi une série de mesures visant à renforcer la sécurité dans les transports en commun, après l'attentat avorté du Thalys.

Comment prévenir une attaque terroriste éventuelle dans les transports en commun ? Jusqu'à quel point peut-on renforcer la sécurité des voyageurs dans les trains et les avions notamment ? Le débat a été relancé fin août après l'attentat avorté à bord d'un Thalys. Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé lundi une série d'ajustements, notamment sur les attributions des agents de sécurité de la SNCF et de la RATP.

Les agents SNCF et RATP autorisés à fouiller les bagages. Quelques jours après l'attaque du Thalys, le ministre de l'Intérieur avait annoncé son souhait de donner plus de pouvoir aux agents de sécurité de la SNCF et de la RATP. Bernard Cazeneuve a confirmé cette volonté lundi. Ces agents pourront désormais inspecter visuellement, procéder à des "palpations de sécurité" - visant à détecter la présence d'une arme dissimulée sous les vêtements - et procéder à des fouilles des bagages. Le passager ciblé est libre de s'y opposer mais l'agent lui se réservera alors le droit de lui refuser l'accès au train. Dans l'entourage du ministre, on insiste sur le fait que ces agents avaient moins de pouvoir qu'un vigile de grande surface. 

Fouilles facilitées pour les forces de l'ordre. Policiers et gendarmes vont également bénéficier d'une procédure simplifiée. Ces derniers pourront désormais inspecter les bagages des usagers, et cela, sans conditions. Aujourd'hui, les fonctionnaires doivent disposer d'une autorisation délivrée par le Procureur de la République. 

La fraude, autre point de préoccupation. Enfin, Bernard Cazeneuve et son homologue des Transports, Alain Vidalies, ont évoqué la question de la fraude. Une pratique qui représente 500 millions d'euros de manque à gagner par an pour les compagnies de transports en commun. Les annonces en la matière devraient viser à améliorer le taux de recouvrement : aujourd'hui, seulement trois amendes sur cinq ne sont pas payées. Une loi, prévoyant notamment que les états-civils et adresses des contrevenants pourront être communiqués aux transporteurs par les administrations des finances et des organismes sociaux, pourraient être débattue dès le mois de novembre au Parlement.