L'hôtel particulier de Jacques Servier bientôt remplacé par des HLM

Image d'illustration
Image d'illustration
  • Copié
Marine David avec Charlotte Peyronnet , modifié à
Un sublime hôtel particulier transformé en HLM, c'est pour bientôt. Et cela se passe dans la très chic ville de Neuilly-sur-Seine. 

Une volonté du gouvernement. Alors que le gouvernement martèle depuis plusieurs mois sa volonté de forcer les villes à construire des logement sociaux, il a dans le viseur la très chic ville de Neuilly-su-Seine car avec seulement 5% de logements sociaux, la commune est une mauvaise élève. La maison qu'occupait Jacques Servier, le fondateur du groupe pharmaceutique associé au scandale du Médiator décédé à 92 en avril 2014, sera bientôt rasée pour y installer, à la place, des logements sociaux. A la demande de la préfecture des Hauts de Seine, la ville de Neuilly-sur-Seine appliquera le droit de préemption pour raser la demeure du patron des laboratoires Servier. Il y aura une trentaine de logement sociaux sur l'emplacement des deux belles battisses qui forment actuellement cet hôtel particulier.

Les riverains voient le projet d'un mauvais œil. L'hôtel se situe dans un quartier paisible, à deux pas du Bois de Boulogne et de la fondation Louis Vuitton. Des voitures de luxe sont garées le long des trottoirs et les riverains qui sont habitués à avoir des voisins prestigieux, comme Nicolas Sarkozy au début de sa présidence, s'inquiètent et voient d'un mauvais œil ce projet. Dominique habite dans l'immeuble mitoyen de l'hôtel particulier, elle est l'une des rares habitantes du quartier à prôner la mixité sociale, "Il ne faut pas s'organiser en ghetto chacun de son côté, que ce soit à Neuilly ou dans le 93. On est une République et je ne vois pas pourquoi ces gens mettraient plus le bazar que d'autres !" affirme-t-elle. 

La mairie n'a pas le choix. La Mairie de Neuilly-sur-Seine n'a en réalité pas le choix parce que ce bâtiment n'est pas classé au patrimoine donc elle ne peut pas s'opposer à sa destruction. Les élus de la ville souhaitent quand même garder la maîtrise du projet, à la fois sur la construction des logements mais aussi sur leur attribution.