Avant de le relâcher, les policiers auraient pris soin d'effacer la vidéo enregistrée par le professeur sur son téléphone portable. 3:00
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Théo Maneval et O.G , modifié à
Le témoignage du professeur est jugé crédible par la police des police. Il est entendu ce mercredi matin par l'IGPN.

Son témoignage, glaçant et très précis, a fait le tour des réseaux sociaux tout le week-end. Guillaume Vadot, 28 ans, doctorant à la Sorbonne, dit avoir subi une interpellation très violente, alors qu'il filmait l'arrestation d'une femme à la sortie de la gare RER de Saint-Denis, au Nord de Paris, jeudi dernier. L'IGPN, la police des polices a ouvert une enquête, alors que le jeune homme a annoncé qu'il allait déposer plainte. Europe 1 est retourné sur place, à la même heure et plusieurs témoins confirment le déroulé de la scène : l'arrestation d'une femme et un face à face tendu entre des policiers et des dizaines de badauds.

"Il a posé sa main sur ma fesse et a dit qu'il allait me violer". "J'ai été plaqué contre le mur, les deux bras pliés dans le dos, la torsion était augmentée jusqu'à ce que je n'ai plus de souffle", se souvient Guillaume Vadot. Témoin de l'arrestation d'une femme, le jeune homme décide de filmer la scène avec son téléphone portable avant d'être brutalement mis à l'écart par deux policiers. "Le policier m'a dit d'emblée que j'avais voulu jouer avec la police et que maintenant on allait jouer avec moi", poursuit le doctorant. Puis il rapporte cette scène, glaçante : "Il a posé sa main sur ma fesse gauche, en me disant qu'il allait me violer". "Le policier qui était à ma gauche m'a dit qu'ils allaient me mettre des coups de taser et m'a mis une décharge dans le bras me demandant si ça piquait", ajoute le jeune homme. "Je n'ai plus bougé."

Vidéos effacées et vérifications en cours. Avant de le relâcher, les policiers auraient ensuite effacé la vidéo que l'enseignant venait d'enregistrer sur son téléphone. Le tout, dans l'angle mort de la caméra de surveillance de la gare. La préfecture de Police confirme à ce stade que des vérifications sont en cours et qu'elle n'a pas attendu le dépôt de plainte pour saisir la police des polices. L'IGPN doit entendre Guillaume Vadot ce mercredi matin.