Le philosophe André Glucksmann est mort

André Glucksmann
André Glucksmann © MICHAL CIZEK / AFP
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Le philosophe André Glucksmann est mort, à l’âge de 78 ans, dans la nuit de lundi à mardi, à Paris.

Le philosophe "indigné" André Glucksmann est mort, à l’âge de 78 ans, dans la nuit de lundi à mardi, à Paris, a annoncé mardi son fils Raphaël Glucksmann sur son compte Facebook.

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Passé par différents courants philosophiques, le parcours d’André Gluksmann est marqué par sa colère inébranlable, le poussant bien souvent à des formes de militantismes vindicatives. Le philosophe fut un acteur-clé de Mai 68, engagé dans de nombreuses causes anti-colonialistes et anti-totalitaristes, avant d'adopter des positions pro-américaines. On se souvient aussi de lui, descendant les marches de l'Elysée, avec Jean-Paul Sartre, après un entretien avec Valéry Giscard d'Estaing.

Militant de mai 68. Fils militant sioniste de gauche, dont les parents se sont réfugiés en France en 1933, André Glucksmann a suivi des études "classiques" à l'Ecole normale supérieure (ENS) de Saint-Cloud. Agrégé de philosophie en 1961, il évolue ensuite dans la galaxie communiste, avant de publier en 1967 son premier livre "Le Discours de la guerre" sur la philosophie de la dissuasion. L'année suivant, il participe activement aux événements de mai 1968 puis embrasse la cause maoïste, défendant la révolution culturelle chinoise. Mais s'opposant farouchement au Parti communiste français.

Invité régulier d'Apostrophe. Quelques années plus tard, il rompt brutalement avec l'idéologie marxiste, qu'il compare au nazisme et au communisme, dans un de ses ouvrages majeurs "La cuisinière et le mangeur d'homme". Aux côtés de Bernard Henri Lévy, il rejoint ensuite le courant des Nouveaux philosophes, qui lui vaudra d'être invité à de nombreuses émissions culturelles, notamment Apostrophe, où il tacle les idéaux communistes. Ce qui ne l’empêche pas de réunir l'intellectuel de gauche Jean-Paul Sartre et l'intellectuel libéral Raymond Aron pour leur proposer de se rendre à l'Elysée et convaincre Valéry Giscard d'Estaing d'intervenir en faveur des "boat people" vietnamiens quittant le communisme, en 1979.

Il soutient Sarkozy en 2007. Toujours indigné contre toutes les formes de totalitarisme, il prendre parti lors de la guerre du Kosovo, en soutenant l'intervention contre la Serbie en 1999. Plus tard, il dévient atlantiste et pro-américain, s'opposant avec virulence à Vladimir Poutine. Plus récemment, se revendiquant toujours de gauche, il a apporté son soutien à Nicolas Sarkozy lors de l'élection présidentielle de 2007, avant de revenir sur ses positions, déplorant la proximité du président français avec Vladimir Poutine. Dans "Une rage d'enfant" (Plon, 2006), il racontait avoir toujours été indigné par "les misères du monde".