La préfecture du Loiret assume

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Europe1.fr (avec AFP) , modifié à
Najlae, 19 ans, a été expulsée vers le Maroc. Officiellement dans des "conditions régulières".

"Il n'y a pas de problème juridique, les conditions dans lesquelles [Najlae] a été interpellée sont régulières" et "la loi a été appliquée", a assuré mardi le secrétaire général de la préfecture du Loiret, Michel Bergue. Il a expliqué que l'expulsion de cette jeune Marocaine de 19 ans, qui venait de porter plainte contre son frère qui la battait, avait été "rapide" car la jeune fille âgée "avait ses documents de voyage et qu'il y avait un vol" à destination du Maroc.

Retour sur l'affaire : le 18 février dernier, Najlae, 19 ans, se rend au commissariat de Montargis, dans le Loiret, pour y déposer une main courante. La jeune fille, qui a quitté le Maroc pour la France afin d’échapper à un mariage forcé à l’âge de 14 ans, est victime de violences de la part de son frère, chez qui elle habite. Le lendemain, elle porte plainte à la gendarmerie de Châteaurenard. Là, les fonctionnaires la placent en garde à vue. Elle est ensuite expulsée vers son pays d’origine.

- Le témoignage de Najlae

L’affaire avait été dénoncée lundi par le Réseau éducation sans frontières, qui la qualifie d’"ignoble". "Najlae ne veut pas retourner au Maroc car elle sait qu'elle est destinée à être mariée à un cousin", écrit l’association dans un communiqué, précisant que la jeune femme avait présenté aux autorités un certificat médical avec une incapacité de travail de huit jours.

"Intolérable, inacceptable"

Mardi, c’est l’association Ni Putes Ni Soumises qui s’est emparée de l’affaire. Cette expulsion est "intolérable, inacceptable à l'heure où une des grandes causes nationales est la violence faite aux femmes", a jugé la présidente de l'association, Sihem Habchi. "Les services de l'Etat sont censés renforcer l'accueil des femmes dans les commissariats et les gendarmeries, si les femmes en allant déposer plainte, peuvent se retrouver expulsées, c'est un message qui les renvoie au silence."

La présidente de l’organisation féministe a aussi pris date. "Nous, membres de l'association Ni Putes Ni Soumises, avions eu la garantie que les femmes victimes de violence en situation irrégulière seraient bien accueillies et leur dépôt de plainte pris en compte. On va lancer une marche contre la violence faite aux femmes qui partira de Paris le 8 mars et il y aura une étape devant la préfecture du Loiret qui a ordonné cette expulsion" a-t-elle ajouté.

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